Henri de Montety - Tribune
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Il ne s’agit pas d’opposer des catégories les unes aux les autres – surtout des catégories qui ne sont pas adéquates, comme celles que l’on a commencé à marteler depuis hier (en particulier travailleurs versus assistés, ou industriel versus tertiaire). Ceux qui ont compris ce qu’est le « faux travail » savent la différence entre le travail créatif, un tant soit peu créatif ou du moins créateur de valeurs, de lien social, de vérité, et le travail stérile. Ils savent donc que les deux types de travail se rencontrent partout, à tous les niveaux, dans tous les secteurs d’activité, à tous les âges.
Les détenteurs d’un faux travail sont le clergé du capitalisme néolibéral, que ce dernier sécrète, dès qu’il met un peu de productivité de côté, pour assurer sa domination sur la société. Ils en définissent les règles (les dogmes), ils en assurent le bon fonctionnement (le rituel), ils en garantissent la pérennité (l’inquisition). Bien sûr, il y a le haut et le bas clergé. Le bas clergé est parfois aussi à plaindre que ses ouailles ; certains sont même éclairés. Le haut clergé, ce sont les grands patrons qui s’entichent même de mécénat artistique, à la manière d’un cardinal du XVIIe siècle. Seulement il y a manière et manière. Le haut clergé actuel est non seulement obscurantiste (c’est-à-dire qu’il maintient le peuple dans l’ignorance), mais aussi, socialement, il a peu de moralité, culturellement, il a peu de goût. Le résultat, c’est une société en piteux état.
Le profit inconditionnel, l’exploitation de l’homme par l’homme et la finance internationale, notre Trinité à tous, a son clergé. Tout cela n’a rien à voir avec les débats sur les « vrai » ou « faux » Français, que l’on soit « pour » ou « contre » (d’ailleurs, pour ou contre quoi, on se le demande ?) Tous ces débats sont d’une irrationalité consternante.