Le siège social d'Ikea France, à Plaisir (Yvelines) est perquisitionné depuis jeudi 7 novembre au matin par des policiers, d'après un salarié.
Cette opération, confirmée par la direction et par une source judiciaire, s'inscrit dans le cadre de l'enquête ouverte début mars 2012 contre le distributeur de meubles, accusé de s'être renseigné illégalement sur les éventuels antécédents judiciaires de ses salariés.
D'après un membre du personnel, présent sur les lieux, les officiers de police judiciaire interviennent à l'étage de la direction générale et du contrôle de gestion. Ils s'étaient déjà rendus sur place mardi 5 novembre.
Selon nos informations, Dariusz Rychert, directeur financier d'Ikea France, a été placé en garde à vue dans les locaux de l'enseigne à Plaisir.
UNE DIZAINE DE MISES EN EXAMEN
Depuis le début de l'affaire, une dizaine de mises en examen ont été prononcées par le juge d'instruction Alain Gallaire : après celles, le 22 janvier, de l'ancien responsable sécurité de l'enseigne, Jean-François Paris, et de son ex-adjointe, huit autres personnes ont subi le même sort. Parmi elles figurent quatre policiers.
Selon les procès-verbaux d'audition que Le Monde a pu consulter, il apparaît que c'est un vaste système de contrôle illégal qui avait été mis en place par la direction.
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La déposition de M. Paris, recueillie le 9 avril par le juge Gallaire, a montré que ce tamisage à grande échelle s'est produit dans un grand nombre établissements : aux points de vente de Brest, Rouen, Reims et Avignon, cités au début, se sont ajoutés ceux de Tours, Rennes, Grenoble, Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais) et Thiais (Val-de-Marne).
"C'est quelque chose qui fonctionnait comme ça chez Ikea, en collaboration avec le responsable sécurité, a par exemple expliqué l'ex-directeur du magasin d'Avignon durant sa garde à vue. J'ai suivi les pratiques qui étaient en place (...). C'était informel."