Le blog des Indignés de Nimes et de la Démocratie Réelle Maintenant à Nimes
La crise de l’euro est d’abord une crise de gouvernance, et la crise de gouvernance est d’abord la conséquence d’un grave déficit démocratique.
Crise de gouvernance : pourquoi l’euro aggrave les crises
Lorsque différents pays adoptent une monnaie commune, ils perdent un outil important de stabilisation économique : leur politique monétaire nationale. Ces politiques monétaires nationales sont remplacées par une politique monétaire unique qui risque de ne pas convenir simultanément à tous les pays de la zone monétaire. Etant trop restrictive pour les uns, elle y renforce la crise. Etant trop expansive pour les autres, elle y conduit à une surchauffe qui peut provoquer la prochaine crise. Ainsi, la politique monétaire commune qui était trop expansive pour l’Espagne a contribué à la bulle immobilière dont l’explosion a provoqué la crise espagnole.
Ce problème devient particulièrement aigu si un choc économique important touche certains pays et pas d’autres (on parle d’un choc asymétrique). Pour qu’une monnaie unique puisse fonctionner, il faut que les pays qui l’adoptent aient les caractéristiques suivantes (je présente ici une vulgarisation de la théorie de la zone monétaire optimale) :
La zone euro n’est pas adaptée pour avoir une monnaie unique. Elle aggrave les crises en empêchant chaque pays membre de stabiliser son économie. En plus, elle ne prévoyait pas de dispositif pour gérer ces crises. C’est pourquoi la gestion de la crise a été improvisée. On peut certes réformer la zone euro. Mais il y a plusieurs façons de le faire. Les dirigeants tentent d’en choisir une en contournant les traités, souvent au mépris des parlements nationaux, et toujours au mépris du peuple.
Déficit démocratique
Pourquoi la zone euro a-t-elle été aussi mal conçue ? C’était une stratégie visant à placer les parlements nationaux devant le fait accompli. Comme les parlements n’étaient pas disposés à accepter la perte de souveraineté nationale qu’implique une union monétaire, il a été décidé de faire la moitié du chemin, avec l’idée que lorsque la crise frapperait la zone euro au milieu de la rivière, on dira qu’il n’y a pas le choix : il faudra faire le reste du chemin. La mauvaise gouvernance, cause de la crise de l’euro, a donc elle-même été causée par le déficit démocratique.
Le peuple doit prendre les manettes
En démocratie, c’est le peuple qui a le pouvoir. Comme il n’a pas le temps de s’occuper des affaires publiques quotidiennes, il délègue des compétences à des représentants. Mais sur une question aussi importante que les transferts de souveraineté dans le cadre d’une union monétaire, le peuple devrait obligatoirement être consulté. Lui seul a la légitimité pour décider sur un point aussi important. A cette question fondamentale de légitimité s’ajoute aujourd’hui encore un autre élément : en maltraitant les traités, les élus et les eurocrates ont perdu toute crédibilité. Seuls les peuples d’Europe peuvent donner une crédibilité à de nouveaux traités.
Il faut que les pays d’Europe deviennent de véritables démocraties. La priorité est d’introduire dans chaque pays un droit de référendum et d’initiative au niveau constitutionnel. La situation est actuellement relativement propice en France où il faut tirer parti des prochaines élections. Diffusez la revendication : « le peuple, et uniquement le peuple, doit pouvoir modifier la Constitution » que vous trouverez ici. Voir ici pour une argumentation plus détaillée.
http://peupleconstitution.blogspot.com/
Alors que les élections présidentielles et législatives de 2012 se dérouleront dans le contexte d’une crise aigüe de confiance vis-à-vis des élites, une opportunité exceptionnelle se présente pour refonder notre démocratie. Ce progrès est souhaité par une majorité de français de tous bords et de toutes conditions. Il est d’autant plus urgent que des décisions cruciales concernant notre souveraineté seront vraisemblablement prises prochainement dans le cadre de l’Union européenne.
Quelle est la réforme la plus modeste et la plus consensuelle qui permettrait de régénérer notre démocratie ? Un droit d’initiative populaire permettant de modifier la constitution. Voici en quoi consisterait un tel droit : si une proposition de modification de la constitution est soutenue par un nombre suffisant de signatures de citoyennes et de citoyens inscrits sur les listes électorales – par exemple un million de signatures réunies en 18 mois –, alors cette proposition devra être soumise par référendum à l’ensemble des citoyens. De plus, toute modification de la Constitution – même voulue par les élus – devra obligatoirement être soumise au référendum.
C’est à nous de faire en sorte que la refondation de la démocratie devienne un thème majeur des prochaines campagnes électorales, et que les candidats en lice se prononcent clairement sur ce thème.
Cette initiative émane de citoyens indépendants des partis. Si vous l’approuvez, parlez-en autour de vous, faites circuler cet appel à vos correspondants, contactez des personnes influentes dans les partis et les médias pour promouvoir ce projet politique au sens le plus noble du terme.