Les violences en Syrie ont fait au moins 33 000 morts, en majorité des civils, depuis le début du soulèvement contre le régime mi-mars 2011, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
"Au moins 23 630 civils (armés et non armés), 8 211 soldats et 1 241 déserteurs ont été tués dans les violences en Syrie" entre la mi-mars 2011 et le 12 octobre 2012, a précisé le président de l'OSDH, Rami Abdel Rahmane. "Il n'y a pas de mots pour décrire ce qui se passe, c'est une guerre ouverte", a-t-il ajouté.
Signe de l'intensification des violences, environ mille personnes ont péri au cours des cinq derniers jours seulement, a précisé cette organisation basée en Grande-Bretagne qui s'appuie sur un large réseau de militants, avocats et médecins sur le terrain.
La journée la plus sanglante depuis le début du conflit remonte au 26 septembre, avec 306 morts recensés. Ces deux derniers jours, l'armée syrienne a subi des pertes considérables, avec en particulier la mort d'une centaine de soldats jeudi, le bilan le plus lourd pour l'armée en une journée depuis le début de la révolte.
L'AVIATION SYRIENNE BOMBARDE DES REBELLES
Sur le terrain, les avions militaires bombardaient samedi matin des rebelles qui attaquaient une base stratégique dans la province d'Idleb, dans le nord-ouest du pays, rapporte par ailleurs l'OSDH, faisant état de vingt blessés parmi les insurgés.
La base de Wadi Deif est la plus importante de l'armée dans la région de Maaret Al-Noomane, ville stratégique au sud d'Alep, tombée en début de semaine aux mains des rebelles. Avec cette victoire, les insurgés sont parvenus à couper l'axe reliant Damas à Alep, empêchant ainsi l'acheminement de renforts de l'armée vers la métropole du Nord, théâtre depuis mi-juillet d'une bataille cruciale entre rebelles et troupes du régime.
Selon les experts, l'armée syrienne est affaiblie par la multiplication des fronts à travers le pays et les attaques des insurgés qui coupent les routes d'approvisionnement. D'après eux, la supériorité militaire et notamment aérienne de l'armée régulière lui permet de ralentir la progression de la rébellion mais pas de l'écraser.
Hich, au sud de Maaret Al-Noomane, était également la cible de bombardements aériens. Dans cette localité, douze rebelles ont péri vendredi soir lors d'affrontements intenses, et quatre à Alep, selon l'OSDH.
A Deraa, berceau de la contestation dans le sud du pays, des renforts militaires ont été envoyés vers le village de Maaraba, où les forces gouvernementales tentent d'écraser la rébellion. Dans l'est de la Syrie, des combats ont eu lieu à Abou Kamal, ville stratégique à la frontière avec l'Irak.