LEMONDE.FR avec AFP | 27.01.12 | 11h25 • Mis à jour le 27.01.12 | 15h11
L'Espagne comptait, à la fin 2011, près de 5,3 millions de chômeurs, soit un taux de 22,85 %, le plus élevé depuis le 1er trimestre 1995
Le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, lors d'un meeting à Castelldefells, près de Barcelone, le 3 novembre 2011.REUTERS/GUSTAU NACARINO
L'Espagne poursuit dans la voie de la rigueur. Le gouvernement a approuvé, vendredi 27 janvier, son projet de loi de stabilité budgétaire, qui inclut une interdiction pour les 17 régions du pays d'être en déficit à partir de 2020, alors que leur mauvaise situation financière inquiète les marchés.
Les régions autonomes, qui gèrent les lourds budgets de la santé et de l'éducation, sont très endettées depuis l'éclatement de la bulle immobilière en 2008 et devraient afficher à fin 2011 un déficit cumulé de 2,3 à 2,4 % du PIB, bien au-dessus de l'objectif que leur avait fixé Madrid (1,3 %).
Or, le nouveau gouvernement de Mariano Rajoy s'est engagé à ramener le déficit public à 4,4 % du PIB à la fin de 2012, contre environ 8 % à la fin de 2011, et prévoit environ 40 milliards d'euros d'économies cette année. Ce projet de loi organique est le prolongement de la règle d'or budgétaire introduite dans la Constitution en septembre.
LE CHÔMAGE AU PLUS HAUT
Cette politique de rigueur s'avère toutefois difficilement conciliable avec la lutte contre le chômage menée par le gouvernement. L'Espagne comptait, à la fin de 2011, près de 5,3 millions de chômeurs, soit un taux de 22,85 %, le plus élevé depuis le premier trimestre de 1995, selon les chiffres officiels publiés vendredi. La progression du chômage est particulièrement dramatique chez les moins de 25 ans, dont plus d'un sur deux (51,4 %) est sans travail, contre 45,8 % à la fin de septembre.
Le nombre de foyers dont tous les membres sont au chômage progresse, lui aussi, au cours du dernier trimestre, à 1,575 million. Tout en saluant les efforts de discipline budgétaire du nouveau gouvernement, la Banque d'Espagne, l'Union européenne et le FMI se sont inquiétés ces derniers jours du chômage galopant et ont pressé l'Espagne de réformer au plus vite son marché du travail, jugé trop rigide. Une loi en ce sens doit être adoptée prochainement.
Parmi les régions, le taux de chômage varie entre 12,61 % pour le Pays basque, riche région du nord du pays, et 31,23 % pour l'Andalousie au Sud, qui reste la plus touchée, avec un secteur de la construction sinistré depuis l'éclatement de la bulle immobilière en 2008.