"Le changement c'est maintenant", "mon adversaire c'est la finance" autant de déclarations dénuées de toutes intentions, comme on peut s'en rendre compte quand Hollande nous promet, une nouvelle fois, comme pour son discours du Bourget, comme Sarkozy en 2009, d'éradiquer les paradis fiscaux. Cette annonce fait, bien sûr, suite à deux événements qui tachent "la république irréprochable" promise. L'affaire Cahuzac, où l'on découvre que le ministre du budget a tenté de placer 15 millions d’euros en Suisse en 2009 et les publications d'offshore leaks, ou l'on nous révèle les investissements dans des sociétés offshore du trésorier de campagne de François Hollande, Jean-Jacques Augier.
Jean-François Copé hurle au scandale, mais en 2010, à l'époque tout nouveau président du groupe UMP à l'assemblée, il avait déposé un amendement visant à supprimer toute sanction à l'encontre d'un parlementaire qui aurait menti sur sa déclaration de patrimoine. Peuvent-ils garder la bergerie en hurlant avec les loups ? Pendant ce temps, la finance continue son petit bonhomme de chemin et fête les 1 an de l'élection de leur "adversaire" si téméraire, Hollande.
Contrairement aux annonces du Bourget, la réforme bancaire proposée par le gouvernement ne s'attaquera ni à la séparation des activités de dépôts et d'investissements des banques, ni à la spéculation et on nous rabâche qu'on va s'attaquer à la fraude fiscale, c'est certain, bientôt, pas tout de suite, mais ça va pas tarder, promis ! Oui c'est ça, on y croit dur comme fer... Alors pourquoi l'administration fiscale a-t-elle perdu 25000 agents depuis 2002 ? Pourquoi le nombre de vérifications approfondies de situations personnelles a-t-il chuté de 12% entre 2006 et 2011 ? Pourquoi laisse-t-on chaque année 60 à 80 milliards d'euros échapper à l'impôt, tout en prétextant les déficits publics ainsi creusés pour sacrifier les retraites, les allocations sociales, les emplois publics, les investissements écologiques d'avenir ?
La BNP, à l'aise, blaise ! Question spéculation, la BNP se porte bien, notamment sur les marchés de matières premières agricoles, dont les activités spéculatives ont un impact direct sur la sécurité alimentaire mondiale. En effet, suite à un rapport d'oxfam, on apprend que la banque à spéculé sur ces matières premières plus de 1 419 millions d'euros. Pour l'évasion fiscale, depuis 2010 la BNP est passée de 347 filiales à 360 filiales dans les paradis fiscaux, soit 25,5% de ses filiales, encore une preuve de la très grande détermination du gouvernement... Les publications d'Offshore Leaks montrent que la banque a réalisé 56 montages d'une incroyable complexité de sociétés offshore, mises en place à partir de ses filiales à Jersey et en Asie (Singapour, Hong Kong et Taïwan), aux Îles Vierges britanniques, aux Samoa, aux Seychelles, à Hong Kong et à Singapour, à la fin des années 1990 et tout au long des années 2000. Libération a retrouvé deux documents internes de la banque, l’un datant de 2009, l’autre de 2010, destinés à réaliser ses montages pour que ses riches clients échappent à l'impôt. BNP “la banque d'un monde qui change” et qui ne paye pas ses impôts... Une analyse financière de France Uncut sur le compte rendu public de la BNP, nous dit que la banque a esquivé plus de 5 200 millions d'euros d'impots en 2010 et 2011.
En 2010, si on retire les plus gros contributeurs composés d’EDF, France Télécom, GDF et Renault dont L’Etat est actionnaire, les 36 groupes du CAC 40 ont acquitté en moyenne en impôts 0,4 % de leurs 500 milliards d’euros de chiffre d’affaires réalisé en France, après remboursement du crédit d'impôt recherche ! Si vous êtes client et que vous souhaitez contester l'activité de votre banque adorée, la BNP Paribas est autorisée à ficher les "incivilités" de ses clients depuis le début de l'année !! Et ça, si c'est pas une dictature financière...
À l'occasion de la 1ère année de son quinquennat, nous rendons hommage à la très grande témérité du gouvernement face à son amie, heu, non, son "ennemie", la finance. Nos revendications:
- Une vraie imposition (le poids fiscal des sociétés du CAC 40 est de quatre fois inférieur à celui de la PME soumise au régime commun d’imposition à 34,3 %.) et le remboursement des impôts impayés/esquivés.
- L'arrêt de la spéculation bousière sur les matières premières alimentaires.
- La fermeture immédiate des filiales dans les paradis fiscaux.
- La séparation stricte des activités de dépôts et d'investiments.
Contact : lesindignesdevannes@riseup.net
Blog: realdryindignesvannes.wordpress.com
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