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20 mai 2013 1 20 /05 /mai /2013 17:07

 

 

Midi libre.fr

 

ARNAUD BOUCOMONT
20/05/2013, 06 h 00 | Mis à jour le 20/05/2013, 08 h 25
Pour l’éleveur Dominique Fayel, l’interdiction de la culture OGM et l’autorisation pour le bétail est "un grand paradoxe".
Pour l’éleveur Dominique Fayel, l’interdiction de la culture OGM et l’autorisation pour le bétail est "un grand paradoxe". (YVES ESTIVALS)

La France s’est protégée par un moratoire, mais le bétail n’y est pas toujours soumis. Viande, lait et fromage ont le goût discret de l’OGM. Histoire d’une aberration mondialisée.

Drôle de monde ! Celui qui interdit la production d’OGM sur son sol, qui en limite la présence dans les produits commercialisés à moins de 0,9 %... Mais qui permet allègrement que les vaches ou les brebis, dont on consomme la viande ou le lait, soient gavées d’OGM avant d’atterrir dans nos assiettes ou dans nos bols...

 

La nourriture du bétail peut contenir des OGM

"Le grand paradoxe, en France, c’est qu’on interdit la culture mais qu’on autorise l’alimentation du bétail, s’agace Dominique Fayel, le président de la FDSEA de l’Aveyron. Soit c’est mauvais et il faut interdire les importations. Soit ça ne pose pas problème et pourquoi à ce moment-là interdirait-on les exportations ?"

Dominique Fayel, éleveur de broutards, est à l’image de beaucoup de ses confrères : "J’achète du tourteau de soja conventionnel, non garanti sans OGM. Ça ne veut pas dire qu’il y en ait. On ne va pas s’imposer un coût supplémentaire, on a déjà beaucoup de difficultés financières. C’est un surcoût assez significatif. Si le circuit commercial ne le valorise pas, je comprends que les éleveurs fassent le choix de ne pas l’assumer."

 

Les labels pas forcément une garantie sans OGM

Bon nombre de filières garantissent dans leurs cahiers des charges une alimentation non OGM. C’est le cas des brebis du rayon Roquefort. Ou, en Label rouge, du veau de l’Aveyron et du Ségala, du bœuf fermier de l’Aubrac. Mais le label rouge ne garantit rien : Salers, bœuf charolais ou porc fermier du Sud-Ouest, par exemple, n’ont pas de garantie sans OGM.

Dominique Fayel relativise : la part de tourteaux qu’il achète ne pèse que pour "neuf tonnes sur les 500" annuelles de matière sèche que ses bêtes engloutissent. Et le soja "ne représente que 40 %" de ses neuf tonnes... "Environ 90 % de la consommation des ruminants vient du fourrage. Sur les 540 000 hectares de surface agricole utile en Aveyron, 98 % est destinée à l’alimentation du bétail. Mais la luzerne autochtone n’est pas suffisante. La ressource en protéine, il faut bien la faire venir d’ailleurs."

 

Des protéines végétales importées d'Amérique

Elle vient souvent de très loin. D’Amérique du Sud et des USA. Et c’est là que le bât blesse. "L’Europe a perdu son autonomie, diagnostique le député européen écologiste José Bové. On importe 85 % des protéines végétales. La reconquête de cette autonomie, c’est le grand débat européen des années à venir." L’Aveyronnais José Bové reconnaît "l’absurdité" d’une situation qui voit les OGM rationnés quand l’alimentation du bétail les offre à volonté. "On n’est pas arrivé à l’interdire", explique Bové, fer de lance de la lutte anti-OGM, longtemps sous sa casquette syndicale avec la Confédération paysanne et aujourd’hui avec une casquette politique EELV.

La France s’est protégée des OGM en 2008 par un moratoire - Bové l’avait d’ailleurs réclamé en faisant une grève de la faim -, contre vents et marées judiciaires depuis.

Bové se contente aujourd’hui d’exiger un étiquetage concernant l’alimentation du bétail. Afin que chacun sache s’il consomme ou non des produits en partie nourris aux OGM.

 

Pas d'alternatives à ces importations pour l'instant

Mais pourquoi ne pas demander tout bonnement une limitation générale à 0,9 % de toute origine OGM ? "Il n’y a pas d’alternative pour l’instant en termes de production et de quantité", rétorque Bové. Il prêche avec d’autres pour des substituts au soja, via le colza, la luzerne et les légumineuses, "en fonctionnant avec ce qu’on appelle le verdissement, c’est-à-dire l’introduction des protéines végétales dans la rotation des cultures".

 

Si en Languedoc-Roussillon et en Midi-Pyrénées, la proportion des compléments dans l’alimentation des vaches et brebis avoisine les 10 %, ils sont utilisés massivement pour les porcs et les volailles sur l’arc Atlantique... L’élevage en batterie y a prospéré, près des ports. Les importations américaines arrivent à moindre coût, le budget transport routier en moins.

 

Mais les habitants de la région ne sont pas protégés pour autant... Faute de circuits courts généralisés, les sudistes consomment abondamment cochons et poulets arrivés tout droit des bords de l’Atlantique. Quand le cheval ne vient pas de Roumanie...

 

 

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