LEMONDE.FR avec AFP | 08.11.11 | 09h48 • Mis à jour le 08.11.11 | 15h21
Le département d'État américain affirme que le nombre des défections d'officiers au sein de l'armée du président syrien Bachar Al-Assad commence à "augmenter".AFP/-
Selon le Haut Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme, la répression en Syrie a fait plus de 3 500 morts, en huit mois. Depuis le début de la contestation, en mars 2011, le régime de Bachar Al-Assad a aussi emprisonné des dizaines de milliers de personnes.
Et ce n'est pas près de s'arrêter. "Plus de 60 personnes ont été tuées par les militaires et les forces de sécurité, dont 19 dimanche, jour de la grande fête musulmane de l'Aïd Al-Adha", depuis l'acceptation par le régime de Damas le 2 novembre d'un plan arabe censé mettre fin aux violences, souligne Ravina Shamdasani, une porte-parole du Haut Commissariat.
C'est dans la ville de Homs que la répression est la plus forte. Les troupes attaquent les quartiers résidentiels à grand renfort de chars et d'artillerie lourde. Le quartier Baba Amro est totalement assiégé, ses habitants manquent de nourriture, d'eau et de médicaments, a ajouté la porte-parole, décrivant la situation comme "effroyable".
Autre signe d'inquiétude : la commision d'enquête indépendante mandatée le 23 août lors d'une session extraordinaire du Conseil des droits de l'homme n'a même pas pu entrer sur le territoire syrien.
DAMAS LIVRÉE EN ARMES PAR LES RUSSES
Le régime trouve encore les moyens de s'armer. En août, le groupe public russe Rosoboronexport a indiqué qu'il continuait de livrer des armes à la Syrie, profitant de l'absence d'interdiction multilatérale.
La Russie et la Chine sont des soutiens affirmés de la Syrie : Moscou et Pékin bloquant toute tentative de résolution ou d'intervention militaire au Conseil de Sécurité de l'ONU.
>>> Lire : "La Chine et la Russie craignent que le printemps arabe donne des idées à leurs populations"
Une position qui irrite les Etats-Unis. Le département d'Etat américain a interpellé lundi, sans les nommer, "ces pays qui continuent de vendre à la Syrie des armes qu'elle tourne maintenant contre son peuple".
Seule lueur d'espoir, les sanctions prises par les Etats-Unis et l'Union européenne commencent à porter leur fruits, selon le département d'Etat américain. "Des informations et des rapports d'ambassade sur les effets [des sanctions] sur les finances du régime", reçues par les Américains, laisseraient penser que le nombre des défections d'officiers au sein de l'armée commençait à "augmenter".