Même si certains criminels tentent de s'adapter en faisant disparaître d'éventuelles traces à coups de solvants/détergents ou par le feu, ils ne peuvent manquer de laisser traîner quelque chose. L'ADN est devenu un vrai mouchard.
Le relevé d'ADN est sans doute le progrès le plus notoire, mais ce n'est pas le seul : les méthodes d'observation, le profiling, le croisement de fichiers ont permis des progrès fulgurants en dix ans. Souvent, c'est la justice qui pèche en omettant ou refusant d'examiner des éléments, mais la police, elle, fait preuve d'une efficacité redoutable.
Mieux encore, les alertes enlèvement déclenchées dans les premières heures qui suivent une disparition permettent de retrouver les disparu(e)s dans 90% des cas, ne serait-ce que par la panique qu'elles engendrent chez les auteurs de rapts. L'intelligence humaine demeure toutefois au coeur des dénouements et des découvertes : si le meurtrier de Christelle Mailly poignardée en 1986 a pu être identifié tout récemment, c'est qu'un policier a observé qu'il avait chez lui des couteaux affûtés de la même manière que l'arme du crime.
Idéologie ou économie ?
Dans l'Antiquité, les Grecs avaient figuré les remords et la folie sous la forme de trois divinités infernales vengeresses, les Érinyes. Les religions monothéïstes, quant à elle, promettent l'Enfer aux criminels.
Ici-bas, Montesquieu dans son Esprit des Lois assure que la certitude de la sanction est le principal frein au crime et au vice. Nous savons, désormais, identifier les auteurs des crimes. [Alors pourquoi les violences ne baissent-elles pas]url:../../La-delinquance-baisse-pas-la-violence_a212787.html ? Peut-être parce que nous n'avons pas la volonté de les punir comme elles le méritent : soit par idéologie, façon Muchielli, par exemple, soit par souci d'économies, façon Sarkozy.
Pas de volonté
Actuellement, aucun parti politique n'a la volonté de mettre en place un tel programme. A gauche, on explique la violence par des causes sociologiques, voire économiques, à droite, on relâche en douce tout une série d'individus peu recommandables pour faire de la place dans les prisons et faire valoir que le taux d'incarcération n'a jamais été aussi haut.
Quant à ceux qui expliquent que la politique carcérale est toujours plus répressive et proposent donc de réduire les peines, ils me font penser à ceux qui veulent supprimer les agences de notation chaque fois qu'elles mettent en garde un pays contre sa mauvaise gestion : le taux d'incarcération n'est nullement la marque d'un durcissement de notre majorité gouvernementale mais de celui de la délinquance !
Faut-il comme pour les agences, casser le thermomètre parce qu'il n'indique pas ce que l'on voudrait qu'il indique ?
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