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La justice néerlandaise a rejeté, vendredi 5 octobre, une plainte en référé du groupe pétrolier Shell, qui désirait empêcher l'ONG Greenpeace de manifester à proximité de ses propriétés. "Les actions futures de Greenpeace contre Shell ne peuvent pas être interdites à l'avance, à condition qu'elles restent dans un cadre déterminé", a indiqué le tribunal d'Amsterdam. Qui a estimé que "des organisations comme Greenpeace sont en principe libres de mener des campagnes et de faire connaître au public leurs opinions".
Shell avait saisi la justice en référé à la suite de manifestations d'activistes de l'organisation non gouvernementale – qui s'étaient mobilisés le 14 septembre contre les forages du groupe pétrolier dans l'Arctique – dans plusieurs propriétés de Shell, dont 72 stations-service. Les militants avaient utilisé des cadenas de bicyclette pour attacher des pompes à essence les unes aux autres. Dix-huit personnes avaient été arrêtées.
Une audience avait eu lieu le 21 septembre devant le tribunal d'Amsterdam pour entendre les arguments de chacun, Shell demandant la mise en place d'une amende de un million d'euros en cas de manifestation. "Le seul fait qu'une action spécifique nuise à la société contre laquelle l'action a été effectuée, dans ce cas Shell, ne la rend pas illégale", a souligné le tribunal, qui a néanmoins limité les actions futures de Greenpeace.
RESTRICTION DES ACTIONS DE L'ONG
Dans les stations-service, l'ONG ne pourra bloquer la prise d'essence pour plus d'une heure et dans des endroits non accessibles au public, comme les bureaux de Shell, les actions ne pourront durer plus de deux heures, sous peine de payer une amende, dont le montant n'a pas été précisé. "La dernière tentative de Shell de réduire ses détracteurs au silence a échoué", a réagi le directeur de Greenpeace, Kumi Naidoo. "Le juge a rejeté la majorité de l'injonction de Shell et a rappelé à la compagnie que la désobéissance civile est un droit dans les démocraties, même quand il y a des conséquences pour les affaires", a-t-il ajouté.
Shell avait annoncé le 17 septembre qu'il repoussait ses forages en Alaska à l'année prochaine en raison d'un problème sur l'un de ses navires équipés d'un système censé éviter tout risque de marée noire. Les compagnies pétrolières internationales multiplient les projets de forage dans l'Arctique, qui recélerait d'immenses ressources en hydrocarbures, au grand dam des défenseurs de l'environnement.
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