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21 novembre 2011 1 21 /11 /novembre /2011 12:39

 

Des dispensaires de fortune ont accueilli de nombreux manifestants en proie à des malaises ou suffocants en raison des tirs intensifs de grenades lacrymogènes par la police anti-émeutes.

 La place Tahrir, encore et toujours

Si le cinéaste Youssef Chahine était encore de ce monde et qu'il avait filmé son pays depuis le 25 janvier, date du début de la révolution égyptienne, peut être aurait-il appelé son film "La place Tahrir, encore et toujours", en guise de clin d'oeil à l'un de ces précédents long métrages "Iskanderya, kamen wa kamen" traduit en français par "Alexandrie, encore et toujours".

Car l'immense esplanade du centre du Caire, vitrine du soulèvement de janvier dernier, est redevenu le coeur battant de la révolte. Samedi et dimanche, au prix de combats acharnés contre les unités anti-émeutes de la police, les sans-culottes égyptiens ont récupéré leur quartier général.

 

 

A vrai dire, ils ne s'en étaient jamais beaucoup éloignés. A plusieurs reprises, ils avaient réinvesti Tahrir, pour donner un coup d'accélérateur à leur revendications. Mais depuis vendredi, date d'une manifestation de masse contre le CSFA (conseil suprême des forces armeés), l'assemblée de hauts gradés qui pilotent la transition et qui est accusée de trahir la révolution, un parfum de déjà-vu flotte sur la place.

Il y a le service d'ordre qui filtre les entrées, les rues dépavées pour alimenter les shebabs (jeunes)  en projectiles, les effluves de gaz lacrymogène qui irritent la gorge en permanence, les tentes des irréductibles qui passent la nuit sur le bitume. Il y a les tribuns d'un jour qui haranguent la place, juchés sur une estrade de fortune et qui transforment la place en une gigantesque agora, et puis aussi la mosquée du coin transformée en hôpital de campagne, les petites mains dévouées qui balaient les trottoirs et d'autres qui distribuent des bouteilles d'eau... Autant d'images emblématiques du soulèvement de janvier-février, qui repassent devant les yeux, avec une force d'incarnation intacte. On ré-entend même le slogan fondateur de la fronde anti-Moubarak ("le peuple veut la chute du régime"), comme si après l'avoir décliné de multiples manières ("le peuple veut la fin des procès militaires"/"le peuple veut la fin des privatisations"...), les manifestants étaient parvenus à la conclusion que la version originale reste la meilleure et la plus pertinente. Tant il est vrai que le régime d'avant le 25 janvier - ses hommes, ses pratiques et son état d'esprit - est loin d'avoir disparu. Frappés par cette sensation de remake, certains manifestants parlent désormais des journées de samedi et de dimanche comme des 19ème et 20ème jours de la révolution, qui en comptait jusque là 18...

La dynamique révolutionnaire va-t-elle repartir de plus belle et forcer le CSFA à reporter la tenue de la première phase des élections, prévue lundi prochain ? On le saura dans les prochains jours. Une chose est sûre : si le volcan égyptien se réveille, Tahrir sera son cratère.

Benjamin Barthe

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