Face à la langue de bois de Copé, la parole d'une chômeuse a crevé l'écran hier soir dans l'émission "Des paroles et des actes" sur France 2. Non seulement avec des mots vrais mais aussi des mots justes. Eh oui, M. Copé, il y a "quarante ans" que les gouvernants racontent des bobards sur les chômeurs et précaires et la "priorité à la lutte contre le chômage". Et face à cette réalité vous n'avez que des mots creux et des résultats piteux.
La déroute télévisée du cacique sarkozyste a suscité une avalanche de soutiens à Isabelle Maurer. Mais, aussi, pour une fois que le service public de l'audiovisuel remplissait sa mission, des commentaires fielleux et dépités l'ont pris à partie sur la toile. Comment ? Elle coupe la parole à Monsieur Copé ? C'est une dangereuse gauchiste. Pire, une "encartée" au Mouvement national des chômeurs et précaires (MNCP). Eh, oui, Monsieur Copé, elle a osé se revendiquer d'une association de défense des droits, en direct à l'antenne.
Il faut savoir que les médias sollicitent régulièrement le MNCP, nous prenant pour une agence de casting, lorsqu'ils ont besoin d'un témoignage, d'un contact pour une émission sur telle ou telle catégorie de précarité. La plupart du temps, toute référence au MNCP est soigneusement escamotée au montage et aucune référence n'est tolérée à l'appartenance à une association de chômeurs. Même en direct, le droit à la parole est soigneusement contrôlé : juste le temps d'une question de trois secondes et le "témoin" est renvoyé en coulisses, laissant à la personnalité politique tout le loisir de développer son blabla autosatisfait.
Hier soir, la force du témoignage en direct a fait mouche et la censure n'a pas fonctionnée. Merci à toutes celles et à tous ceux qui ont manifesté leur solidarité. Les chômeurs ne sont pas résignés, seuls face à la galère. Ici et là, ils parviennent à s'organiser, à résister, à dire leur colère et porter leurs propositions. Souvent avec des syndicats partenaires comme l'Union syndicale Solidaires ou la FSU. Solidaires des actions des salariés licenciés, de Fralib Gémenos à Peugeot Aulnay, Michelin ou Sanofi. Les chômeurs ne sont pas invisibles, ils sont censurés. Et parfois ils parviennent à forcer le blocus. Merci pour tous et toutes, Isabelle.