Source : www.rue89.com
En Russie, Nadezhda Tolokonnikova, membre des Pussy Riot, sort de prison, le 23 décembre 2013 (Tatyana Vishnevskaya/AP/SIPA)
Deux ans qu’elles étaient dans des camps pour leur « prière punk » contre le président Vladimir Poutine. Ce lundi, Nadejda Tolokonnikova et Maria Alekhina ont été amnistiées et libérées.
Elles rejoignent Ekaterina Samoutsevitch, libérée elle en octobre parce qu’elle n’avait pas eu le temps de participer à la prière punk.
On aurait pu penser que les Pussy Riot se tiendraient à carreau. On redoutait qu’elles remercient le tsar Poutine et enfilent des bas de contrition. Au lieu de ça, elles ont rouvert les hostilités. Punk un jour, punk toujours. Elles donnent une bonne leçon de persévérance.
1 La libération, une opération de com de Poutine
Au New York Times, Alekhina a dit :
« Je pense que c’est une tentative d’embellir un peu l’image du gouvernement actuel, avant les Jeux de Sotchi, particulièrement auprès des Européens. Mais je ne considère pas que ce soit un geste humain ou miséricordieux. »
2 Elles auraient préféré y rester
Dès qu’elle est sortie, Nadejda Tolokonnikova a estimé l’amnistie et sa libération inacceptables.
Alekhina a précisé que seuls 10% des détenus en profiteraient et a déclaré à un journaliste du Figaro :
« Si j’avais eu ne serait-ce qu’une petite possibilité de refuser cette amnistie, je l’aurais fait, insiste-t-elle. Mais je n’ai été qu’un corps, que l’on a déplacé. »
Les officiels l’ont, dit-elle, forcée à quitter la prison. Elle aurait préféré finir sa peine normalement.
3 Elles se foutent de la gueule de Poutine
A la radio des Echos de Moscow, Nadejda Tolokonnikova a dit :
« Il m’ont mise à ’intérieur, ils me laissent sortir. L’un de ces faits était drôle, l’autre ne l’est pas moins. [... ]
Nous aurions pu tout aussi bien rester en détention jusqu’à la fin de notre peine, sans ce geste humoristique des autorités. »
4 Pas décidées à se taire sur les conditions de détention
Dès qu’elle est sortie, Maria Alekhina s’est rendue dans les locaux du Comité contre les tortures. Là, elle a évoqué le sort de ses co-détenues :
« Le plus dur en prison était de voir comment ils cassent les gens. »
5 L’une d’elles a porté plainte contre la Russie
La première des trois Pussy Riot libérées, Ekaterina Samoutsevitch, a porté plainte, le 10 octobre dernier contre la Russie, devant la Cour européenne des droits de l’homme, au sujet de ses conditions de détention. Son avocate avait notamment expliqué à l’époque :
« Elles dormaient peu durant la journée, ne mangeaient pas du tout et ne buvaient pas. Du point de vue de la Convention européenne, c’est un traitement inacceptable pour des personnes incarcérées. »
6 Elles recommenceraient
Interviewée par une foule de journaliste, Maria Alekhina n’a rien regretté de ces actes et a même ajouté au sujet de la prière punk :
« Non seulement on recommencerait, mais on la chanterait jusqu’au bout ! »
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