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Le travail de la justice poursuit son cours. L'Islande a annoncé mardi 26 mars qu'elle allait inculper plusieurs anciens cadres et dirigeants, dont le patron, de son ex-plus grande banque, Kaupthing, pour des fraudes qui ont dissimulé la mauvaise santé de l'établissement avant sa faillite en 2008.
Chargé depuis janvier 2009 de chercher et de traduire en justice ceux qui ont joué un rôle dans l'effondrement économique du pays, le procureur spécial Olafur Thor Hauksson va lancer les poursuites le 24 avril contre Heidar Mar Sigurdsson et huit autres anciens responsables de la banque. Leur procès, s'il a lieu, pourrait durer "jusqu'à un an", a-t-il précisé.
325 MILLIONS DE COURONNES
M. Sigurdsson sera accusé d'avoir acheté des actions de Kaupthing grâce à un prêt de la banque, qu'il avait fait ensuite acheter par sa propre holding pour 572 millions de couronnes (3,6 millions d'euros actuellement), faisant grimper artificiellement le cours de Bourse. Grâce à cette transaction réalisée deux mois avant la faillite de Kaupthing, il aurait gagné 325 millions de couronnes, selon l'accusation.
Selon des médias islandais, six anciens dirigeants et cadres de la deuxième banque islandaise, Landsbanki, dont son ancien directeur général, Sigurjon Arnason, doivent également être poursuivis pour avoir eux aussi maintenu le cours de l'action de leur banque à des niveaux artificiellement élevés par diverses manipulations.
Ces deux banques et la troisième du pays, Glitnir, s'étaient effondrées à l'automne 2008, après des années passées à accumuler les actifs douteux lors d'une expansion internationale effrénée. Reykjavik avait choisi de les démanteler, prenant des mesures radicales plutôt que de tenter un long et coûteux sauvetage qui dépassait les capacités financières de l'Etat.
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