LEMONDE.FR avec AFP | 27.12.11 | 13h52
Sur la place Tahrir, au Caire, un portrait au pochoir de Mohammed Tantawi, chef du Conseil suprême de l'armée, qui dirige l'Egypte, le 20 juillet 2011.REUTERS/AMR ABDALLAH DALSH
La justice égyptienne a donné ordre à la police militaire, mardi 27 décembre, d'arrêter de pratiquer des tests de virginité sur des détenues.
Samira Ibrahim, militante égyptienne, avait porté plainte contre le conseil militaire au pouvoir après avoir, selon ses dires, subi un tel "examen" lors de son arrestation, en mars, sur la place Tahrir, au Caire. Des organisations de défense des droits humains affirment que plusieurs autres cas de tests de virginité ont été signalés dans des prisons militaires.
"Le tribunal ordonne l'arrêt des procédures de tests de virginité sur des filles dans les prisons militaires", a déclaré le juge Ali Fekri, président du tribunal du Caire. Des centaines d'activistes ont salué le verdict à l'intérieur du tribunal.
Le 31 mai, Amnesty International avait appelé les autorités égyptiennes à traduire en justice les auteurs de "tests de virginité" forcés infligés par l'armée à des manifestantes arrêtées sur la place Tahrir au début du mois de mars.
"Après que des militaires eurent évacué avec violence les manifestants de cette place le 9 mars, au moins dix-huit femmes ont été placées en détention aux mains de l'armée. Amnesty International a été informée par des manifestantes qu'elles avaient été battues, soumises à des décharges électriques, fouillées au corps tandis que des soldats les photographiaient, puis forcées à subir des 'tests de virginité' et menacées de poursuites pour prostitution", écrit l'organisation dans un communiqué.
CNN avait à l'époque recueilli le témoignage d'une manifestante ayant subi un de ces tests :
Egalement interrogée par Amnesty, cette manifestante de 20 ans, Salwa Hosseini, raconte qu'après avoir été arrêtée et conduite dans une prison militaire à Heikstep, elle a été forcée, avec les autres femmes, de retirer tous ses vêtements pour être fouillée par une gardienne de la prison, dans une pièce avec deux portes ouvertes et une fenêtre. Pendant cette fouille au corps, des soldats regardaient dans la pièce et prenaient des photos des femmes nues.