Du coup, le plan n’a pas marché, la dette et le déficit public ont continué à se creuser pour atteindre respectivement 10 % et 160 % du PIB. La dette est hors de contrôle.
Les économistes veulent maintenant régler le problème connexe qui est celui de la compétitivité des salaires afin que de relancer l’économie grecque par la demande extérieure.
Et ils veulent pour cela comprimer les salaires privés de 20 % ce qui ne sera pas assez car les salaires doivent baisser de 20 à 30 % de plus pour que les produits grecs redeviennent compétitifs. Et n’oublions pas que l’industrie est en charpie avec un quart du tissu industriel détruit.
Cette solution est non seulement une impasse mais elle est moralement inacceptable car les Grecs vont souffrir de manière intense et longtemps, encore 5 voire 10 ans, avant que la machine ne puisse se réenclencher. Les dégâts humains seraient alors immenses, peut-être irréparables dans un avenir proche.
Autre solution
La baisse de 30 % de tous les prix et salaires en un seul jour dans le pays. Hormis le fait qu’on ne peut faire baisser les marchandises importées du même niveau, ce genre de solution bureaucratique est forcément aventureuse voire dangereuse. De plus, la dette grecque deviendrait 30 % plus lourde pour l’état grec et rien ne s’arrangerait. Laissons donc cette solution de côté.
Un constat d’échec dans le cadre actuel
On peut imaginer de réduire la dette des deux tiers afin de se retrouver à un niveau de 55 % du PIB. Il faudrait que le gouvernement grec recapitalise ses banques et assurances en faillite pour un montant de 5 % du PIB et trouve les moyens de relancer un peu la croissance et la confiance.
Cependant, les problèmes ne seront pas résolus car la divergence de l’inflation de la Grèce par rapport à l’Allemagne reprendra de plus belle. Dix ans plus tard, le problème grec réapparaîtra.
Dernière solution
La Grèce sort de l’euro. La drachme baisse alors de 60-70% par rapport à l’euro. La Grèce fait « défaut », restructure sa dette, la transforme en dette en drachme et n’en remboursera qu’une partie soutenable, équivalant à 60 % de son PIB mais en drachme. Elle prend le contrôle de sa Banque centrale, fait marcher sa planche à billet pour recapitaliser les banques et assurances du pays qui seront alors en faillite pour 5 % du PIB.
Les salaires grecs redeviennent compétitifs (baisse de 60 % suite à la dévaluation de la drachme) et le resteront car la drachme aura tendance naturellement à baisser par rapport à l’euro, monnaie plus forte.
Enfin, la Banque de Grèce finance des projets rentables à taux zéro pour un montant de 9 milliards d’euros soit 3 % du PIB chaque année et ce pendant au moins 5 ans : infrastructure ferroviaire de qualité construite en bonne partie en Grèce avec l’appui des Français et des Allemands, centrales solaires et éoliennes construites en bonne partie en Grèce avec l’appui des Français, Allemands et autres pays intéressés etc.
La croissance repartira, le chômage baissera, les cotisations sociales et les impôts rentreront mieux et le déficit public s’amoindrira. Certes il y aura de l’inflation importée au départ (15 à 20 % d’inflation à attendre) mais dès la deuxième année, cette inflation baissera et se normalisera par la suite.