LEMONDE.FR avec AFP | 15.08.11 | 17h55
La fuite de pétrole qui s'échappe depuis la semaine dernière d'une plate-forme du groupe Shell en mer du Nord est la plus importante depuis une décennie dans la région, a affirmé, lundi 15 août, le gouvernement britannique. Londres assure cependant qu'elle n'atteindra pas les côtes.
"La fuite pourrait atteindre plusieurs centaines de tonnes", a annoncé le ministère de l'énergie dans un communiqué, en précisant que cette estimation était revue en permanence, et que les gardes-côtes procédaient à des survols deux fois par jour pour surveiller la situation. "Même si elle est petite en comparaison avec l'incident du golfe du Mexique, cette fuite est substantielle" à l'échelle du Royaume-Uni, a ajouté le ministère.
Si l'estimation se confirme, cette fuite sera plus importante que celles enregistrées depuis 2001 en mer du Nord, au large de la Grande-Bretagne. En 2009, moins de 51 tonnes de pétrole au total s'étaient échappées des installations pétrolières situées dans la zone. A titre de comparaison, l'explosion l'an dernier d'une plate-forme exploitée par le groupe britannique BP au large de la Louisiane avait déversé des dizaines de millions de litres de brut dans le golfe du Mexique.
FUITE "SOUS-CONTRÔLE"
Le groupe pétrolier anglo-néerlandais Shell avait annoncé la semaine dernière avoir repéré une fuite de pétrole sur un oléoduc reliant la plate-forme pétrolière Gannet Alpha, qu'il opère à environ 180 kilomètres au large d'Aberdeen, ville située sur la côte orientale de l'Ecosse. Shell avait cependant indiqué ce week-end que la fuite était désormais "sous-contrôle" et "considérablement réduite", et qu'il s'efforçait de l'arrêter totalement.
Le ministère de l'énergie a assuré, comme l'avait déjà fait le groupe pétrolier, que cette fuite ne devrait pas provoquer de marée noire. "On ne s'attend pas à ce que le pétrole atteigne les côtes et on prévoit en fait qu'il se dispersera naturellement" dans la mer, a-t-il indiqué.