Il faut bien se dire que les élections françaises furent à tous points de vue une agréable plaisanterie au regard des bouleversements que nous sommes en train de vivre au niveau mondial. Nous avons pu nous préoccuper du coup de pouce du SMIC, du voile intégral et de la dépénalisation du cannabis. Des broutilles, à peu de choses près.
Il suffit pourtant que nous ayons à présent la possibilité de regarder au delà du bout de notre nez pour remarquer la catastrophe en cours. Dans quelques jours à Rio se tiendra la conférence des Nations Unies sur le Développement Durable et l'on pourra alors juger avec précision ce que l'humanité aurait du préserver et ce qu'elle a définitivement dilapidé depuis vingt ans, depuis qu'à Rio 1992, de bonnes volontés avaient cru bouleverser les mécanismes de la mondialisation.
(La Conférence des Nations unies sur l’environnement et le développement, plus connue sous le nom de Sommet de la Terre de Rio de Janeiro ou Sommet de Rio, s’est tenue à Rio en 1992, réunissant 110 chefs d'Etats et de gouvernements et 178 pays. Cette conférence, dans le prolongement de la conférence internationale sur l’environnement humain (le premier Sommet de la Terre s’étant déroulé en 1972 à Stockholm), a été marquée par l’adoption d’un texte fondateur de 27 principes, intitulé « Déclaration de Rio sur l’environnement et le développement » qui précise la notion de développement durable :« Les êtres humains sont au centre des préoccupations relatives au développement durable. Ils ont droit à une vie saine et productive en harmonie avec la nature. » (principe 1), « Pour parvenir à un développement durable, la protection de l’environnement doit faire partie intégrante du processus de développement et ne peut être considéré isolément.(principe 4) »)
Vingt ans après, les mêmes usurpateurs vont se retrouver pour faire bonne figure, de bonnes photos souvenirs body-buildées, pour tacher de placer des rustines sur les cataclysmes en marche, ces spécialistes du camouflage vont tenter de masquer l'illusion du développement à tout crin appelé pour ne pas effrayer les âmes sensibles "développement durable", doux euphémisme pour expliquer l'extermination programmée du cycle de la vie.
Avant cette nouvelle curée des bien-pensants, vaste fumisterie médiatique orchestrée par la propagande libérale, qui s'annonce encore une fois comme la prochaine des occasions manquées, voici quelques éléments de réflexion pour comprendre les mensonges auxquels nous ne manquerons pas d'être exposés.
Voici ce qui a changé en vingt ans, depuis Rio 1992, c'est à dire ce qui peut permettre de mesurer la distance séparant ce qui avait été promis alors et ce qui a réellement eu lieu. Sur fond du jugement dernier, de la Bible des admonestations, la loupe des travers de l’humanité, le rapport Meadows, appelé chez nous "Halte à la croissance" ? datant de 1972 :
En vingt ans :
La population mondiale a augmenté de 26%, 12 % de la biodiversité totale a disparu, les émissions de CO2 ont augmenté de 36%, 300 millions d'hectares de forêts ont disparu, il existe 21 méga-villes tentaculaires, la température globale a augmenté de 0,4°C, la production de plastique a augmenté de 130%, l'acidité des océans a fortement accéléré menaçant la vie marine qui est la source de toute vie terrestre.
N'en jetez plus, la coupe est pleine, les mécanismes d'auto-dégradation seront bientôt irréversibles ; on va bien se marrer à Rio, d'un rire amer, une ultime grimace avant le grand saut dans l'inconnu.
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