A la gare vers midi. Attente du train en provenance d'Athènes. Il sera bondé. Trente-cinq euros A/R, et sans péages, pour l'instant. En plus, deux rames par jour, au lieu de quatre avant. Un ami a décidé de célébrer ici le 28 octobre. Demain (28) c'est la fête nationale. Nous étions ensemble il y a deux semaines, pas loin de la banderole nocturne, devant le supposé Parlement de notre Zone Occupée : Para todos todo - para nosotros nada... etc.
Tout le monde commente les décisions de la tondeuse allemande sur notre pays, le premier à être classé officiellement Z.O.P. (Zone d'Occupation Prioritaire), au sein de l'Union Européenne. Quelle nuit à Bruxelles ! On dirait celle des longs ciseaux. Tous les regards, braqués sur la télévision au café de la gare, les injures pleuvent.
« Nous devons dire NON demain dans les rues, transformer les parades en manifs », a lancé un conducteur de taxi qui espérait trouver enfin un client par l'arrivée du train. « T'as vu - a répondu un agent du rail - tous les députés du département se sont déclarés malades pour ne pas assister aux festivités, car les syndicats et les autres collectifs, ont formulé des menaces ». C'est vrai, dans toute la Grèce, il n'y a plus un seul ministre ou député P.S. qui puisse s'aventurer lors d'une promenade, une apparition officielle ou privée sans recevoir, injures, œufs et autres projectiles.