LEMONDE.FR avec AFP | 22.10.11 | 14h06
La chute de Mouammar Kadhafi "place aussi ses voisins face à de potentiels nouveaux problèmes qui pourraient menacer la stabilité régionale", estime International Crisis Group, dans un communiqué.
"Les potentiels problèmes créés par les bouleversements qui ont précédé la chute puis la mort de Kadhafi sont : reflux migratoire, attaques plus ou moins racistes contre les ressortissants des pays d'Afrique subsaharienne, possible résurgence de l'islamisme et prolifération de combattants et d'armes", souligne ICG.
"Percevant Kadhafi comme indispensable à sa propre politique régionale, le président [tchadien Idriss] Deby a mis longtemps à envisager l'hypothèse de sa chute (...) il est stratégiquement périlleux pour N'Djamena d'avoir des rapports hostiles avec les nouvelles autorités libyennes qui pourraient conduire à la déstabilisation de la partie septentrionale du Tchad", affirme le rapport.
"Malgré le rapprochement amorcé avec le Conseil national de transition (CNT) concrétisé par sa reconnaissance diplomatique et une rencontre entre Idriss Déby et Mustapha Abdel Jalil [le chef du CNT], de nombreuses incertitudes entourent le futur des relations tchado-libyennes", ajoute ICG.
Vendredi, le ministre tchadien des affaires étrangères Moussa Faki Mahamat avait souhaité que la mort de l'ex-leader libyen Mouammar Kadhafi marque la fin de cette crise, que les Libyens privilégient le dialogue, le pardon et la démocratie. M. Faki a appelé "les pays de la région et la communauté internationale à s'investir pour récupérer les armes disséminées en Libye pour éviter que ce pays devienne le Tchad des années 1980". Après des années de tensions graves avec la Libye, avec notamment la campagne militaire libyenne au Tchad dans les années 1980, le président tchadien entretenait d'excellentes relations avec le colonel Kadhafi. Le Tchad avait toutefois reconnu le CNT comme "seule autorité légitime" du peuple libyen en août.