LEMONDE.FR avec AFP | 26.02.12 | 13h36 • Mis à jour le 26.02.12 | 13h40
L'opposition russe a mobilisé des milliers de personnes dimanche 26 février à Moscou pour constituer une chaîne humaine le long du boulevard circulaire qui entoure le centre-ville.REUTERS/GRIGORY DUKOR
L'opposition russe a mobilisé des milliers de personnes dimanche 26 février à Moscou pour constituer une chaîne humaine le long du boulevard circulaire qui entoure le centre-ville, à une semaine de la présidentielle du 4 mars. Leur slogan : "Ne laissons pas Poutine entrer au Kremlin".
Répartis le long des 16 kilomètres du périphérique, une semaine avant la présidentielle du 4 mars, beaucoup de participants arboraient des rubans blancs à la poitrine ou d'autres emblèmes de cette couleur, choisie par l'opposition comme le symbole de la contestation depuis les manifestations de décembre. La police de Moscou a estimé le nombre de participants à 11 000, l'opposition à 30 000.
Un des leaders de l'opposition libérale, Boris Nemtsov, s'est félicité de la réalisation de ce "cercle blanc" autour du centre de Moscou. Alexeï Navalny, un leader nationaliste et pourfendeur de la corruption, l'ancien champion du monde d'échec Garry Kasparov, engagé dans l'opposition libérale, l'écrivain Boris Akounine, le leader du Front de gauche Sergueï Oudaltsov ont également participé à la manifestation.
Les manifestants se tenaient par endroit sur le trottoir, ailleurs étaient descendus sur la chaussée, faisant des signes de la main aux automobilistes. Nombre de voiture klaxonnaient en passant, certains conducteurs ralentissant pour faire des signes ou brandissant eux aussi par la fenêtre de leur véhicule des rubans ou écharpes blanches.
Nombre de voiture klaxonnaient en passant, certains conducteurs ralentissant pour faire des signes ou brandissant eux aussi par la fenêtre de leur véhicule des rubans ou écharpes blanches.REUTERS/GRIGORY DUKOR
Des cars de police anti-émeute OMON étaient garés de place en place. Des hélicoptères se faisaient également entendre dans le ciel de Moscou. "Nous sommes venus parce que nous n'acceptons pas les fraudes qui ont eu lieu lors des législatives en décembre (remportées avec près de 50 % par le parti au pouvoir Russie unie), nous ne voulons pas que cela se reproduise le 4 mars", a déclaré Mikhaïl, un participant de 22 ans.
"LA RUSSIE SANS POUTINE"
Selon l'agence Interfax, des manifestants pro-Poutine se sont rassemblés sur une portion du boulevard circulaire, déployant leur propre chaîne humaine parallèlement à celle de l'opposition. "Poutine aime tout le monde !", disaient leurs pancartes ornées d'un cœur, selon l'agence.
Une autre manifestation, organisée notamment à l'appel du parti d'opposition Iabloko, a réuni dimanche environ 3 000 personnes à Saint-Pétersbourg, selon l'estimation d'une correspondante de l'AFP sur place. Entre 3 000 et 4 000 avaient manifesté samedi dans la deuxième ville du pays, sous le slogan "La Russie sans Poutine". Des manifestations ont également eu lieu dans d'autres villes de Russie, rassemblant notamment selon l'opposition 600 personnes à Ijevsk, 300 à Oufa (deux villes de Russie centrale), 500 à Rostov-sur-le-Don (sud-ouest), beaucoup moins selon les autorités policières locales citées par l'agence Interfax.
La présidentielle russe se tiendra le 4 mars dans un climat de contestation sans précédent depuis l'arrivée au pouvoir il y a une décennie de Vladimir Poutine, l'actuel Premier ministre qui ambitionne de revenir au Kremlin. L'ex-agent du KGB, président de 2000 à 2008, est resté l'homme fort du pays après avoir laissé en 2008 la présidence à son subordonné Dmitri Medvedev, faute de pouvoir enchaîner un troisième mandat consécutif. Les sondages lui accordent entre 50 et 66 % d'intentions de vote, rendant probable son élection dès le premier tour comme en 2000 et 2004.