Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
21 février 2013 4 21 /02 /février /2013 16:33

 

 

LE MONDE | 21.02.2013 à 10h47 • Mis à jour le 21.02.2013 à 11h20 Par Frédéric Saliba - Mexico Correspondance


 

Jose Miguel Vivanco, directeur de la division américaine de Human Rights Watch, le 20 février à Mexico.

 

"Le nouveau président du Mexique, Enrique Peña Nieto, doit mettre fin à l'impunité des forces de l'ordre", alerte José Miguel Vivanco, directeur pour les Amériques de Human Rights Watch (HRW). Mercredi 20 février, l'organisation a remis au gouvernement mexicain un rapport accusateur sur l'avalanche de disparitions forcées perpétrées par des policiers ou des militaires.

Cette enquête de 173 pages documente 249 cas de disparus dans cinq Etats, dont Coahuila (nord-est), Nuevo Leon (nord-est) et Zacatecas (nord), survenus durant le mandat de l'ancien président Felipe Calderon (2006-2012), du Parti d'action nationale (PAN, droite). Ce dernier avait déployé plus de 50 000 militaires sur le territoire pour combattre le crime organisé.

Aucune de ces disparitions n'a fait l'objet d'une arrestation. Pis, selon le rapport, intitulé "Les disparus du Mexique : le coût durable d'une crise ignorée", 149 cas comportent des "éléments de preuves sur l'implication des autorités", à partir de l'analyse d'images de vidéosurveillance et de témoignages de proches des victimes.

Pour M. Vivanco, "le nouveau président hérite d'une des pires crises de disparitions forcées de l'histoire de l'Amérique latine". Entré en fonction le 1er décembre 2012, M. Peña Nieto, du Parti révolutionnaire institutionnel (PRI, centre), a promis de réduire la violence qui a fait plus de 60 000 morts et 25 000 disparus en six ans, selon le ministère de l'intérieur.

 

"NE DÉPOSEZ PAS PLAINTE"

L'un d'eux, Israël Torres, travailleur social de 21 ans, a été arrêté le 18 novembre 2009, sur une route de Coahuila, par la police municipale de Matamoros, qui a nié les faits. Ses proches ne l'ont jamais revu. Selon HRW, "ces arrestations abusives sont réalisées chez les victimes, sur leurs lieux de travail, à des barrages routiers ou dans des bars". Des agents municipaux sont les plus impliqués dans ces disparitions, suivis par des soldats et des policiers fédéraux.

Pourquoi de telles dérives ? "Certains membres des forces de l'ordre collaboreraient avec des groupes criminels qui extorquent ou intimident les familles", précise le rapport. En outre, "les procureurs tardent souvent pour rechercher les victimes et enquêter sur les coupables".

 

Sans compter que les fonctionnaires se déchargent parfois de la responsabilité de l'enquête en suggérant aux familles que les disparus sont membres d'un cartel de la drogue. Certaines sont mêmes menacées : "Ne déposez pas plainte car quelque chose pourrait arriver à vos autres enfants", s'est vu dire la famille de Roberto Ivan Hernandez, adolescent de 17 ans enlevé par la police fédérale, le 11 mars 2011 à Monterrey (Nuevo Leon), avec sa petite amie.

 

INEFFICACITÉ DE PROVICTIMA

Pis, la maison de l'épouse de José Fortino Martinez a été criblée de balles, après qu'elle eut exigé une enquête sur l'enlèvement de son mari, le 5 juin 2011 à son domicile à Nuevo Laredo (Tamaulipas), par des membres de la marine.

Le rapport souligne les impacts psychologiques et économiques sur les proches des victimes, qui "perdent souvent leurs droits aux services sociaux liés à l'emploi du disparu". HRW dénonce aussi l'inefficacité du ministère public chargé de l'attention aux victimes de délits (Provictima). Créée en septembre 2011, cette administration revendique l'assistance à 1 513 proches de victimes et 135 disparus retrouvés, dont 72 % vivants.

Toutefois, "la majorité des familles interviewées par HRW n'a eu aucun contact avec Provictima". Pourtant, l'Etat mexicain doit informer les proches de victimes, selon la Convention internationale des Nations unies pour la protection des personnes contre les disparitions forcées, ratifiée par le Mexique en mars 2008.

"M. Peña Nieto n'est pas responsable des erreurs de son prédécesseur, mais doit vite agir, sinon la crise va empirer", souligne M. Vivanco. HRW énumère 18 recommandations, dont la mise en place d'une base de données avec des informations ADN sur les disparus et les morts non identifiés.

 

"APPEL ENTENDU"

Autres consignes : le vote par le Congrès de la réforme du code de justice militaire, pour que les soldats qui violent les droits de l'homme soient jugés devant des tribunaux civils, la présentation immédiate des détenus devant le ministère public, ou la mise en place de protocoles nationaux de recherche des disparus.

"Notre appel semble avoir été entendu", se félicite M. Vivanco, après sa rencontre, mercredi 20 février, avec le ministre de l'intérieur, Miguel Angel Osorio Chong. La veille, le ministère public avait annoncé la prochaine publication d'un registre de plus de 25 000 disparitions. Une mesure prévue par la loi générale des victimes, promulguée par M. Peña Nieto, qui a appelé l'armée à respecter les droits de l'homme. Cette loi prévoit aussi des indemnités financières pour les proches des disparus. Pour M. Vivanco, "il faudra juger le nouveau gouvernement, non pas sur ses promesses, mais sur ses résultats".

Frédéric Saliba - Mexico Correspondance

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Démocratie Réelle Maintenant des Indignés de Nîmes
  • : Le blog des Indignés de Nimes et de la Démocratie Réelle Maintenant à Nimes
  • Contact

Texte Libre

INFO IMPORTANTE

 

DEPUIS DEBUT AOÛT 2014

OVERBLOG NOUS IMPOSE ET PLACE DES PUBS

SUR NOTRE BLOG

CELA VA A L'ENCONTRE DE NOTRE ETHIQUE ET DE NOS CHOIX


NE CLIQUEZ PAS SUR CES PUBS !

Recherche

Texte Libre

ter 

Nouvelle-image.JPG

Badge

 

          Depuis le 26 Mai 2011,

        Nous nous réunissons

                 tous les soirs

      devant la maison carrée

 

       A partir du 16 Juillet 2014

            et pendant l'été

                     RV

       chaque mercredi à 18h

                et samedi à 13h

    sur le terrain de Caveirac

                Rejoignez-nous  

et venez partager ce lieu avec nous !



  Th-o indign-(1)

55

9b22