LEMONDE.FR avec AFP, Reuters | 10.11.11 | 06h31 • Mis à jour le 10.11.11 | 12h45
- Moody's inquiète des conséquences de la crise de la zone euro. Selon l'agence, l'économie américaine pourrait subir un choc financier similaire à celui encaissé lors de la faillite de Lehman Brothers si la crise de la dette de la zone euro touche des pays européens de premier plan tels que l'Italie, dont la dette atteint 1 900 milliards d'euros, soit 120 % du PIB environ. Cette contagion prendrait la même forme que ce qui s'était passé lors de l'effondrement de Lehman, en 2008, à savoir un gel du marché interbancaire qui aurait des conséquences sur les prêts aux entreprises et aux particuliers. L'agence de notation a toutefois précisé qu'elle ne retenait pas ce scénario et qu'elle s'en tenait à sa prévision de croissance de 1,5 % à 2,5 % pour la première puissance économique mondiale en 2012.
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- Incertitudes sur les marchés financiers. Jeudi matin, les Bourses européennes ouvraient à la baisse dans l'incertitude de la réalité des mesures d'austérité annoncées en Italie. La Bourse de Paris chutait de 2,16 % avant de repasser dans le vert, à 0,41 % en milieu de matinée. Francfort perdait 1,67 % et Londres 1,67 %. Milan perdait 1,33 %, pour prendre plus de 3 % en milieu de matinée, le marché pariant sur la fin de l'incertitude politique en Italie avec l'arrivée probable de Mario Monti à la tête du gouvernement du pays, en proie à la crise de la dette. Peu avant, les Bourses asiatiques chutaient à l'ouverture et l'euro s'affaiblissait, de même que le dollar australien, devise considérée comme "à risques" et donc très sensible aux inquiétudes du marché. A Tokyo, l'indice Nikkei 225 des valeurs vedettes perdait 2,35 % à la mi-séance. Vers 4 h 20 (heure de Paris), Sydney lâchait 2,70 %, Séoul 3,36 %, Hongkong 4,41 % et Shanghaï 0,96 %. Les rendements des obligations d'Etat italiennes à dix ans ont dépassé mercredi le seuil critique de 7 %, avec un pic de 7,502 % en séance, le soulagement provoqué par l'annonce du prochain départ de Silvio Berlusconi ayant cédé le pas à l'inquiétude. Le commissaire européen aux Affaires économiques, Olli Rehn, a prévenu que l'envolée des taux italiens sur le marché de la dette risquait d'avoir des retombées "significatives" sur l'économie réelle en raison de la hausse des coûts de financement du pays. Les taux d'intérêt à un an payés par le Trésor italien ont atteint le niveau record de 6,087 %, jeudi lors d'une émission obligataire test. Ils ont donc presque doublé par rapport à la dernière opération similaire datant du 11 octobre, où ils s'étaient inscrits à 3, 57 %.
- Le FMI réclame de la clarté politique en Italie. Une "clarification politique" est nécessaire en Italie et en Grèce, a déclaré jeudi à Pékin la directrice générale du FMI, Christine Lagarde. Le FMI s'est vu attribuer une tâche cruciale et doit, selon Mme Lagarde, mettre son "expertise" et son "savoir-faire" au service d'une "surveillance budgétaire de l'Italie à un rythme trimestriel". De son côté, la France, par la voix de sa ministre du budget, Valérie Pécresse, assure qu'"il faut un plan crédible, un plan qui sera jugé comme un engagement que l'Italie tiendra et je crois que c'est urgent. Je crois en même temps que ça passe par une nouvelle gouvernance italienne".
- La Commission européenne craint une récession en Europe. "La croissance s'est arrêtée en Europe et nous pourrions connaître une nouvelle phase de récession", a prévenu le commissaire européen aux affaires économiques et monétaires, Olli Rehn, à l'occasion de la publication des prévisions économiques d'automne de l'exécutif européen. La Commission a, par ailleurs, revu à la hausse ses prévisions de déficit public en Grèce cette année et l'an prochain, à respectivement 7,8 % et 5,4 % du produit intérieur brut, alors que le pays reste englué dans la récession. En ce qui concerne le cas français, la croissance devrait s'établir à 0,6 % en 2012, selon les prévisions de la Commission européenne, plus pessimistes que celles du gouvernement, qui table sur 1 % de croissance l'an prochain.