Le Monde.fr avec AFP | 07.08.2012 à 19h29
Le Parlement italien a voté mardi 7 août définitivement le décret-loi sur la révision des dépenses publiques, qui devrait permettre à l'Etat d'économiser plus de 26 milliards d'euros en trois ans et d'éviter une nouvelle augmentation de deux points de la TVA en octobre. Les députés ont adopté le décret à 371 votes positifs, 86 négatifs et 22 abstentions.
Une grande partie de ces réductions de dépenses concerne la santé et l'administration publique. Dans le domaine de la santé, ce plan prévoit la réduction d'ici à novembre de 7 000 lits dans les hopitaux régionaux, la diminution de la rémunération des médecins conventionnés, mais aussi l'introduction de nouvelles directives pour les pharmacies.
Baptisée "spending review", cette révision ouvre aussi la voie à un redimensionnement de l'administration publique avec une réduction de 20 % des postes de dirigeants publics et de 10 % du personnel non dirigeant, ainsi qu'un programme d'économies de 4,7 milliards d'euros dans les ministères d'ici à 2015.
RÉDUCTION DU NOMBRE DE PROVINCES
Le gouvernement s'attaque également aux gaspillages de ressources publiques imposant par exemple une réduction de 50 % des dépenses liées aux voitures de fonction et limitant le remboursement des repas des fonctionnaires à 7 euros. Parmi les autres mesures figurent la réduction de 700 millions d'euros en 2012 des transferts aux régions, un chiffre qui grimpera à un milliard en 2013 et 2014, mais aussi la réduction du nombre de provinces.
Ces mesures permettront d'éviter pendant au moins un an une augmentation de la TVA de 2 points, une mesure que le gouvernement souhaitait éviter estimant qu'elle pourrait aggraver la récession. Au lendemain de l'adoption de ce décret en conseil des ministres, dans la nuit du 5 au 6 juillet, Mario Monti avait déclaré que cette loi permettrait des économies de "4,5 milliards en 2012, 10,5 milliards en 2013 et 11 milliards en 2014".
RENTRÉE SCOLAIRE EN DANGER ?
Cette loi de révision des dépenses publiques qui fait suite à une série de mesures et réformes adoptées à la chaîne depuis l'arrivée au pouvoir de Mario Monti en novembre 2011 a suscité de nombreuses critiques. Le président de l'Union des provinces d'Italie, Giuseppe Castiglione, avait notamment estimé le 23 juillet que ces coupes budgétaires pourraient compromettre la rentrée des classes, car selon lui les régions pourraient ne pas être en mesure de rouvrir les écoles après les vacances.