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28 octobre 2011 5 28 /10 /octobre /2011 13:31

LEMONDE.FR | 27.10.11 | 19h17   •  Mis à jour le 28.10.11 | 10h33

 

Nicolas Sarkozy avec le président chinois Hu Jintao le 26 novembre 2007.

Nicolas Sarkozy avec le président chinois Hu Jintao le 26 novembre 2007.AFP/ERIC FEFERBERG

A la dernière minute, l'accord fut finalement trouvé entre Paris et Berlin pour sauver l'euro, dans la nuit de mercredi à jeudi 27 novembre. Mais face à l'impasse dans laquelle se trouvaient les négociations et au refus des Etats européens de s'endetter davantage, il a fallu faire appel à des investisseurs non européens tels que les pays émergents, dont la Chine.

Ce que l'opposition, en France, a immédiatemment dénoncé. "L'annonce de la participation de grands Etats extérieurs à l'Europe, dans la mise en œuvre de ce fonds, est profondément troublante", a ainsi estimé François Hollande dans un communiqué. "Peut-on imaginer que si la Chine, par ce biais, venait au secours de la zone euro, elle le ferait sans aucune contrepartie ?", s'est demandé le candidat socialiste à l'élection présidentielle,  jugeant qu'"il s'agit là d'une dépendance de fait, qui traduit un aveu de faiblesse". Est-ce le cas? L'Europe a-t-elle été bradée à la Chine ?

LA PARTICIPATION DE LA CHINE ENCORE HYPOTHÉTIQUE

Dans l'accord trouvé, la nuit dernière, entre Nicolas Sarkozy et la chancelière allemande, Angela Merkel, le rôle attribué à la Chine est pour l'instant totalement hypothétique. Seules les grandes lignes de l'accord entre Paris et Berlin ont été communiquées ; les détails seront reglés d'ici à fin novembre. Il a été acté qu'un deuxième fonds allait être créé – un fonds qui n'annule ni ne remplace le Fonds européen de stabilité financière (FESF) – et qu'il serait adossé au Fonds monétaire international (FMI).

"Les Etats européens ne veulent plus s'endetter eux-mêmes, car ils sont soumis à la tutelle des marchés financiers et des agences de notation, explique Mathieu Plane, économiste à l'OFCE. D'où l'idée de ce fonds, qui permettrait de faire appel à n'importe quel type d'investisseurs, européens ou non, privés ou publics". C'est donc dans le cadre de ce nouveau fonds que la Chine a fait part de son intention de participer et d'acheter des titres de dette publique de la zone euro mais, pour le moment, aucun détail sur les modalités ou sur les chiffres n'a filtré.

LA CHINE CHERCHE À DIVERSIFIER SES INVESTISSEMENTS

Avec son important excédent commercial, la Chine a des réserves de change qu'elle cherche à diversifier, d'autant plus depuis que l'agence Standard and Poor's a dégradé la note des Etats-Unis. Par ailleurs, la Chine a le "souci majeur" de "faciliter la transition inéluctable d'une économie de production à une économie de consommation", comme l'a expliqué le sinologue Jean-Luc Domenach au JDD.fr. "Elle ne peut faire cela d'un coup. Donc, elle doit conserver d'importants marchés extérieurs. (...) Elle est en train d'acquérir des moyens pour peser sur les autorités européennes. En mettant le doigt dans [l'économie européenne], elle va donc continuer à y obtenir un accès rentable et manœuvrer pour améliorer ses relations avec chaque État-membre", analyse-t-il.

LE RISQUE D'UNE DÉPENDANCE À UN GROS INVESTISSEUR

Le problème n'est pas tant celui du pays en lui-même que le fait de faire appel à un gros investisseur externe. Toutefois, pour Sylvain Broyer, économiste à Natixis, c'est une fausse question, car, selon lui, "il n'y avait pas d'autre choix". La Chine est avant tout un "acteur économique à part entière depuis une dizaine d'années", qui a intérêt à investir en Europe et avec qui l'Europe a intérêt à traiter, explique-t-il.

Mathieu Plane, de l'OFCE, est plus circonspect. Il  estime que "c'est une solution de court terme". "Cela rassure les marchés, dit-il, mais je ne pense pas que ce soient des stratégies qui garantissent la stabilité dont la zone euro a besoin. Cela peut donner une indépendance vis-à-vis des marchés, mais crée une dépendance à un autre gros investisseur." Mathieu Plane pose plusieurs questions: "Si, dans le futur, ce nouveau fonds prend de l'ampleur, voire prend le relais du FESF, et que la Chine investit beaucoup, que se passera-t-il si elle décide de se retirer ? Et si elle se retire, que faudra-t-il faire pour la faire revenir ?"

Enfin, Philippe Ricard, correspondant du Monde à Bruxelles, expliquait dans un chat sur Le Monde.fr que l'intervention de la Chine est "un tournant dans l'histoire des Européens". "Cela traduit deux choses : d'une part, la montée en puissance des pays émergents depuis le début de la crise financière, en 2008 ; d'autre part, la difficulté des Européens à s'organiser pour appuyer le sauvetage de leurs membres les plus faibles", analyse-t-il.

UNE SOLUTION DE SECOURS

Pour Mathieu Plaine comme pour Philippe Ricard, la Banque centrale européenne (BCE) aurait pu alimenter ce fonds, ce qui aurait tout autant rassuré les marchés. Mais, comme l'expliquait Arnaud Leparmentier, journaliste du Monde chargé de l'Elysée, dans son blog, à l'idée de transformer le FESF en banque alimentée par la BCE se sont opposés les "non" catégoriques du président de l'institution, Jean-Claude Trichet et d'Angela Merkel.

L'Allemagne craignait notamment que cela n'envoie un message laxiste aux pays fortement endettés, comme la Grèce ou l'Italie, qui pourraient alors avoir le sentiment de pouvoir s'endetter impunément. "Mais l'option d'adosser le fonds de sauvetage à la BCE aurait brisé un nouveau tabou, car contraire aux traités qui interdisent le renflouement d'un Etat par la BCE. Si elle avait été privilégiée, il est probable que les Européens n'auraient pas eu besoin de faire appel à la Chine", estime Philippe Ricard.

LA CHINE POSE SES CONDITIONS

"La Chine a déjà mis en avant ses conditions, a expliqué Philippe Ricard. Elle demande davantage d'ouverture sur le marché européen; elle exige de recevoir enfin le statut d'économie de marché, que les Européens lui refusent depuis des années; elle encourage aussi les Etats à mettre en place des plans d'économie budgétaire et de réformes pour pouvoir se redresser. Il est certain que le soutien chinois, qui existe déjà par le biais d'investissements dans les obligations d'Etats en difficulté, comme la Grèce ou le Portugal, n'ira pas sans contrepartie."

Hélène Bekmezian

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