LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 19.02.12 | 18h20 • Mis à jour le 19.02.12 | 18h39
Un graffiti contre le Conseil suprême des forces armées en Egypte et son président, le maréchal Hussein Tantaoui.REUTERS/AMR ABDALLAH DALSH
L'annonce de la date de la première élection présidentielle de l'ère post-Moubarak est attendue avec grand intérêt en Egypte. Après la chute il y a un an de Hosni Moubarak, nombreux sont ceux qui réclament le départ du Conseil suprême des forces armées qui assure depuis la transition à la tête de l'Etat et la mise en place d'un gouvernement civil. Leurs vœux pourraient se voir exaucer en juin, a indiqué un responsable de la commission électorale égyptienne cité dimanche 19 février par le quotidien Al-Masri Al-Youm.
"L'élection commencera dans les premiers jours de juin et se terminera la dernière semaine de juin s'il y a un second tour", a indiqué Ahmed Chamseddine, membre de la commission électorale cité par le journal.
Suivant la nouvelle Loi fondamentale adoptée par référendum l'an passé, le chef de l'Etat égyptien ne peut désormais accomplir que deux mandats consécutifs de quatre années.
LA QUESTION DU VOTE À L'ÉTRANGER
Le président de la commission électorale, Farouq Sultan, a indiqué dimanche au cours d'une conférence de presse que les candidats pouvaient s'enregistrer entre le 10 mars et le 8 avril. La commission décidera d'une date pour l'élection quand elle aura mis au point un mécanisme pour les votes par correspondance, a-t-il ajouté assurant que le scrutin se tiendrait avant la fin juin.
La commission électorale doit notamment régler avant cela la question du vote des quelque huit millions d'Egyptiens de l'étranger. Le ministère des affaires étrangères souhaite que ces derniers disposent d'une période de deux semaines pour voter et d'une semaine pour les opérations de dépouillement.
Le mois dernier, une commission chargée de conseiller le Conseil militaire, au pouvoir depuis le départ de M. Moubarak, avait proposé la tenue de l'élection le 16 mai, soit plus tôt que prévu par les généraux. Face aux demandes de la rue d'accélérer le transfert du pouvoir des militaires aux civils, la commission électorale avait décidé d'avancer du 15 avril au 10 mars la date de dépôt des candidatures. Plusieurs membres de la classe politique avaient réclamé la tenue du scrutin au plus tard en mai.
Les militants pro-démocratie manifestent depuis des mois pour que l'élection présidentielle soit avancée et que la junte militaire quitte le pouvoir. Ils accusent le Conseil militaire de mal gérer la transition et de violer les droits de l'homme. L'armée a été la colonne vertébrale de la politique égyptienne depuis la chute de la monarchie en 1952 et tous les présidents jusqu'alors étaient issus de ses rangs.