Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
9 mai 2012 3 09 /05 /mai /2012 21:23

 

LE MONDE | 09.05.2012 à 14h48 • Mis à jour le 09.05.2012 à 17h19

Par Frédéric Lemaître

 
 
Pour le ministre des finances allemand, Wolfgang Schäuble, a déclaré : "Ce n'est pas un problème que les salaires augmentent actuellement chez nous davantage que dans les autres pays de l'Union européenne".

Sans le reconnaître explicitement, l'Allemagne est peut-être en train de réorienter sa politique économique, quitte à sacrifier une partie de sa compétitivité. Une interview du ministre des finances le laisse penser. Interrogé dans le magazine Focus du 7 mai, Wolfgang Schäuble déclare : "Ce n'est pas un problème que les salaires augmentent actuellement chez nous davantage que dans les autres pays de l'Union européenne. Ces hausses de salaires contribuent à supprimer les déséquilibres à l'intérieur de l'Europe. Mais nous devons faire attention de ne pas exagérer." Des propos qui interviennent dans un contexte particulier : depuis le 2 mai, le syndicat de la métallurgie, IG Metall, multiplie les grèves tournantes pour obtenir 6,5 % d'augmentation de salaire pour les 3,6 millions de salariés du secteur.

Alors que les négociations entrent dans une phase décisive, les propos du ministre donnent des arguments au syndicat. Ils éclairent également d'un jour nouveau plusieurs accords. A la surprise générale, le syndicat des services Verdi avait obtenu fin mars les 6,3 % d'augmentation qu'il revendiquait pour les deux millions de fonctionnaires de l'Etat et des communes. Ceux-ci vont recevoir 3,5 % de plus le 1er mars (avec effet rétroactif), 1,4 % le 1er janvier 2013 et 1,4 % le 1er août 2013. Prochaines négociations en mars 2014.

"Cet accord ne doit pas constituer une référence mais doit être jugé séparément" : gardien de la lutte contre l'inflation, Jens Weidmann, président de la Bundesbank, avait tenté de circonscrire l'incendie. C'est évidemment l'inverse qui se produit et Berthold Huber, le président d'IG Metall, ne manque pas de s'y référer.

D'ailleurs, lundi 7 mai, Verdi a obtenu une hausse des salaires de 6,5 % pour les 50 000 salariés de Deutsche Telekom. Un accord valable jusqu'au 31 janvier 2014 qui prévoit une augmentation de 2,3 % au 1er mai, 2,1 % au 1er janvier 2013 et 2,1 % au 1er août 2013. Aux échelons les plus bas, une augmentation de 3 % est prévue, rétroactivement au 1er février.

CORRECTION DE CERTAINS EXCÈS

Autre signe de l'inflexion de la politique sociale : la décision de la CDU d'introduire un salaire minimum. Certes, ce n'est pas l'Etat qui en fixera le montant, mais une commission paritaire. Néanmoins, cette mesure, revendiquée par l'opposition et les syndicats, constituerait une révolution dans un pays où, en 2010, près d'un quart des salariés - 7,84 millions de personnes - touchaient un salaire qualifié de "bas", c'est-à-dire inférieur à 9,15 euros brut de l'heure, soit les deux tiers du salaire médian dans le pays.

Au moment même où l'Allemagne engrange le succès des réformes sociales entreprises à partir de 2002, le gouvernement semble donc vouloir en corriger certains excès. De fait, l'Allemagne est compétitive. Mais, de 2004 à 2009, le revenu réel brut par salarié aurait reculé chaque année. Même si la situation évolue depuis 2010, les gains en termes de pouvoir d'achat restent modérés.

Alors que la conjoncture européenne reste atone, la relance de la consommation par des hausses de salaires peut permettre de soutenir la croissance. Mais en reconnaissant que les salaires doivent "davantage augmenter" que dans le reste de l'Union européenne, M. Schäuble va plus loin.

"Si l'on veut que les pays du Sud redeviennent compétitifs, il faut que les pays du Nord acceptent d'avoir un peu plus d'inflation et que la Banque centrale européenne reconnaisse que l'objectif de 2 % d'inflation n'est qu'une moyenne et ne doit pas s'entendre pays par pays", analyse l'économiste Jean Pisani-Ferry, de l'institut Bruegel.

Le gouvernement allemand ne peut revendiquer une hausse de l'inflation. Mais tout se passe comme si, à quelques jours du G8 de Camp David, il entendait les critiques formulées récemment par des économistes américains comme Josef Stiglitz. "Quelles que soient leurs raisons, les pays excédentaires imposent des coûts aux autres et la persistance de ces surplus a des conséquences qui ne sont pas soutenables", avait déclaré le 13 avril le Prix Nobel d'économie à quelques mètres de la porte de Brandebourg.

Frédéric Lemaître

 

 

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

Présentation

  • : Démocratie Réelle Maintenant des Indignés de Nîmes
  • : Le blog des Indignés de Nimes et de la Démocratie Réelle Maintenant à Nimes
  • Contact

Texte Libre

INFO IMPORTANTE

 

DEPUIS DEBUT AOÛT 2014

OVERBLOG NOUS IMPOSE ET PLACE DES PUBS

SUR NOTRE BLOG

CELA VA A L'ENCONTRE DE NOTRE ETHIQUE ET DE NOS CHOIX


NE CLIQUEZ PAS SUR CES PUBS !

Recherche

Texte Libre

ter 

Nouvelle-image.JPG

Badge

 

          Depuis le 26 Mai 2011,

        Nous nous réunissons

                 tous les soirs

      devant la maison carrée

 

       A partir du 16 Juillet 2014

            et pendant l'été

                     RV

       chaque mercredi à 18h

                et samedi à 13h

    sur le terrain de Caveirac

                Rejoignez-nous  

et venez partager ce lieu avec nous !



  Th-o indign-(1)

55

9b22