LEMONDE.FR avec AFP, Reuters | 13.12.11 | 06h47 • Mis à jour le 13.12.11 | 18h23
A cinq mois de l'élection présidentielle, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées dans tout le pays mardi 13 décembre contre le plan d'austérité du gouvernement, perçu comme "injuste".AFP/MEHDI FEDOUACH
Journée de mobilisation modeste en France. A cinq mois de l'élection présidentielle, plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées dans tout le pays mardi 13 décembre contre le plan d'austérité du gouvernement, perçu comme "injuste".
C'est après l'annonce, début novembre, par le premier ministre, François Fillon, d'un deuxième plan de rigueur, que l'intersyndicale CGT, CFDT, FSU, Solidaires et UNSA a décidé de riposter. Mais après la journée de mobilisation en demi-teinte du 11 octobre – marquée par des manifestations et des grèves limitées – les syndicats s'étaient cette fois contentés d'appeler à des rassemblements.
NOUVELLES MOBILISATIONS LE JOUR DU SOMMET SUR L'EMPLOI
Dès la matinée, le leader de la CGT, Bernard Thibault, avait prédit une "mobilisation moyenne". "Je ne regrette pas l'initiative d'aujourd'hui, on a eu raison d'être là, sinon on leur laisse un boulevard pour une remise en cause encore plus grande", a-t-il lancé. Selon lui, "les salariés sont fatigués de protester et de ne pas être entendus". Mais le leader de la CGT n'entend pas baisser les bras : il va proposer de nouvelles mobilisations le jour du sommet sur l'emploi convoqué par Nicolas Sarkozy en janvier.
Pour son homologue de la CFDT, François Chérèque, c'est le contexte "compliqué de crise économique" et "la période électorale" qui explique la faible mobilisation. "Les salariés attendent plus de changement par le politique que par les mouvements sociaux", selon lui.
Bernadette Groison, secérétaire générale de la FSU a quant à elle déclaré : "On est là pour dire : les plans d'austérité, ça suffit ; ce ne peut pas être que les salariés qui paient les efforts à faire face à la crise. Les solutions portent sur la nécessité de trouver de nouvelles recettes : il faut oser parler fiscalité, il faut oser parler de l'impôt."
Jean Grosset, pour l'UNSA, a, comme Bernard Thibault, évoqué le sommet social sur l'emploi voulu par le président Sarkozy, soulignant la nécessité pour l'intersyndicale de définir "des revendications communes". Au sujet de la journée de mobilisation, le représentant syndical a déclaré : "L'essentiel était de faire une journée de diffusion d'information auprès de milliers de salariés, d'indiquer notre désaccord et de rester mobilisés."
PRÈS DE 200 DÉFILÉS
Au total, près de 200 défilés et rassemblements, accompagnés de grèves ponctuelles, étaient annoncés. Le point fort était un rassemblement sur le pont de la Concorde à Paris devant l'Assemblée nationale, où ont manifesté de 3 500 à 5 000 personnes. Les manifestants étaient au nombre de 1 000 à 2 000, selon les sources, à Bordeaux comme à Nantes, mais ils n'étaient que 150 à Lyon, 300 à Marseille et à peine plus du double à Toulouse.
A Paris, le candidat du Front de gauche à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, a participé au rassemblement "à l'appel des syndicats, comme devraient le faire tous les gens de gauche", a-t-il proclamé. François Rebsamen, président du groupe PS au Sénat, a de son côté apporté son soutien à la mobilisation, accusant Nicolas Sarkozy d'être "le chantre de l'équilibre budgétaire et de la rigueur".