La candidate EELV à l’Elysée entend faire évoluer la position du candidat du PS sur le nucléaire.
Eva Joly, candidate EELV à l’Elysée, a invité mardi le candidat du PS, François Hollande à se rendre avec elle sur le site japonais de Fukushima, d’où on ne peut revenir, selon elle, sans la conviction qu’il faut sortir du nucléaire.
«Lorsqu’on a vu ce que j’ai vu à Fukushima, on ne peut pas ne pas comprendre qu’il faut sortir du nucléaire», a déclaré la responsable écologiste, de retour d’un séjour au Japon où elle s’est rendue dans la ville de Fukushima, à une soixantaine de km du site atomique, à l’intérieur des terres.
«J’inviterai François Hollande a venir avec moi voir les paysages si splendides» de cette région, les «terres agricoles impropres à l’usage humain pour les 30 ans à venir. C’est insupportable!», a lancé la candidate d’Europe Ecologie-Les Verts.
«Insupportable» aussi, à ses yeux, de voir «le déni du gouvernement japonais», qui «souhaite continuer» dans cette filière, malgré une population «qui n’en veut plus». «Il n’y pas de doute qu’il veuille continuer, appuyé par le lobby nucléaire et la diplomatie française. La visite de Fillon n’avait pas d’autre objectif», a-t-elle accusé, alors que le Premier ministre français rentre d’une tournée en Asie.
«Je suis allée dire qu’il n’y a pas de solution technologique», a-t-elle poursuivi. «Si la France prend la décision politique de sortir du nucléaire, nous aidons très positivement le peuple japonais.»
L’eurodéputée estime que la position de François Hollande sur cette énergie «doit évoluer». «Si nous sommes d’accord sur le fait que nous allons abandonner à terme le nucléaire, nous pouvons négocier sur les modalités», a-t-elle dit. «Nous négocierons sur la date, sur la vitesse».
«Je suis responsable pour deux», a ajouté Eva Joly: «Ma responsabilité historique, est de faire en sorte que lors de l’alternance de 2012», en cas de victoire de la gauche, ce soit «aussi une alternance sur l’énergie».
«Je ne rentre pas dans des combines, des négociations d’épicier», a-t-elle assuré. «La Normandie risque de se retrouver dans la même position que Fukushima», selon elle, évoquant cette région qui contient huit réacteurs et deux en construction.
Comme on lui demandait si le contraste entre leurs scores aux primaires PS et EELV (plus de 1,6 million de voix se sont portées sur le député de Corrèze, 13.000 sur l’ex-juge d’instruction) n’allait pas peser sur la négociation à venir, elle a tranché: «le problème c’est que moi, j’ai raison. Et je suis portée par l’histoire». «Quand on est légitime et qu’on a raison, on est irrésistible», a conclu Eva Joly.