Chère Amina,
J'espère que tu liras bientôt ces lignes comme les centaines de messages qui te sont adressés depuis le vaste monde où tu rêves de vivre ta vie. Ou plutôt j'espère que tu auras autre chose à faire que de nous lire. J'espère que tu seras trop occupée à courir en riant, à bondir d'un rêve et d'une ville à l'autre, d'un livre et d'un cours au suivant, vers toi et vers les autres, vers ce que tu décideras seule de devenir.
Amina, tu m'as dit durant ces deux heures étranges où j'ai pu te rencontrer, le 27 mars, faible, et la voix souvent couverte par les voix de ta famille, mais toujours décidée, que tu voulais être journaliste. Je te comprends: partir vers les zones cachées de la vérité, cela remplit une vie. T'avoir découverte cachée et captive, assourdie par les psychotropes mais t'arrachant à leurs effets pour me transmettre ta vérité, cela restera pour moi l'un des moments les plus forts, les plus graves de ce métier que je fais depuis si longtemps. C'est ainsi: les guerres que livrent les individus, seuls,sans armes, peuvent être aussi impressionnantes que les guerres livrées par les peuples.
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