Faut-il rappeler que le droit à un toit est un droit fondamental reconnu par l’ONU ? «Le droit fondamental de la personne humaine à un logement convenable est le droit de tout homme, femme, jeune et enfant d’obtenir et de conserver un logement sûr dans une communauté où il puisse vivre en paix et dans la dignité», écrivait ainsi un rapporteur spécial des Nations unies Miloon Kothari. L’organisation internationale visait les pays du Sud, mais l’Occident, ses grands centres urbains particulièrement, est aussi loin du compte. Comme le montre notre enquête, les centres-villes chassent comme jamais les jeunes, les pauvres et même les familles de la classe moyenne. Adieu la diversité et la mixité sociales. Seuls peuvent vivre dans le centre de Paris, notamment, les bourgeois, bohèmes ou non. Dans une économie libéralisée, l’immobilier est l’un des meilleurs compteurs des inégalités. En dix ans, toutes les statistiques le disent : elles se sont aggravées. La puissance publique, Etat comme municipalités, a laissé faire. Le propriétaire fait la loi, et non le législateur. Alors qu’il existe des solutions non dirigistes, qui peuvent rééquilibrer un marché malade sans créer de pénurie. Mais, seule une vraie politique de l’offre, c’est-à-dire de constructions nouvelles à tous les prix dans les centres-villes, et notamment à Paris, pourra inverser durablement les tendances néfastes de ce secteur. La construction contre la spéculation.