La France accueille chaque année 200.000 étrangers en situation régulière, et c'est "trop", a estimé dimanche 27 novembre le ministre de l'Intérieur, Claude Guéant, en rappelant son objectif de diminuer en un an de 10% cette immigration.
"Nous acceptons sur notre sol chaque année 200.000 étrangers en situation régulière. C'est l'équivalent d'une ville comme Rennes, c'est deux fois Perpignan", a dit le ministre lors de l'émission Le Grand rendez-vous Europe 1/I-télé/Le Parisien.
"Moi aussi je trouve que c'est trop", a dit Claude Guéant alors qu'on lui rappelait le point de vue de la présidente du Front national, Marine Le Pen, à cet égard.
"Pourquoi est-ce trop ? Parce que je souhaite comme le gouvernement, comme le président de la République, que les étrangers qui viennent chez nous soient intégrés, adoptent nos lois, adoptent notre mode de vie", a dit le ministre.
Il a rappelé son "objectif de diminuer en un an de 10% - de 20.000 - (cette immigration légale) et nous allons tenir cet objectif", a-t-il ajouté.
"La France n'est pas un pays xénophobe"
"La France n'est pas fermée, la France n'est pas un pays xénophobe", a martelé Claude Guéant.
Par ailleurs, il a dit être opposé à des élections de maires étrangers, en citant notamment la Seine-Saint-Denis. Le ministre a critiqué "l'accord du Parti socialiste et des Verts" qui "devient le programme du Parti socialiste" (et) va plus loin que la proposition de loi qui va être discutée au Sénat puisque cet accord prévoit l'éligibilité".
"Cela veut dire que nous pourrions avoir des maires étrangers. Très franchement, je n'ai pas envie de voir dans le département de la Seine-Saint-Denis qui a une forte population étrangère, la majorité des maires devenir étrangers", a-t-il dit.
Sur le droit de vote des étrangers, Claude Guéant a rappelé que ce droit était "depuis 1789 indissociable de la nationalité".
"J'ai une autre raison pour être contre ce doit de vote (des étrangers) qui est de circonstance: il y a des sujets plus importants aujourd'hui que celui-là qui se posent à notre pays", a-t-il dit.
"C'est un sujet qui peut diviser et le Parti socialiste joue avec le feu", a ajouté le ministre.
Le Nouvel Observateur - AFP