Le blog des Indignés de Nimes et de la Démocratie Réelle Maintenant à Nimes
LEMONDE.FR avec AFP | 14.02.12 | 11h19 • Mis à jour le 14.02.12 | 14h55
Le régime syrien lançait mardi son assaut le plus violent sur la ville rebelle de Homs depuis des jours, "encouragé" selon l'ONU par l'échec des pays occidentaux et arabes à mettre fin à l'effusion de sang. La "capitale de la révolution" syrienne subit depuis l'aube les bombardements les plus violents depuis cinq jours, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), avec "en moyenne deux roquettes qui tombent chaque minute". "Six personnes ont été tuées dans le bombardements continus sur le quartier de Baba Amr depuis ce matin", a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme.
L'incapacité du Conseil de sécurité de l'ONU à se mettre d'accord sur une action collective a "encouragé le gouvernement syrien à lancer un assaut sans retenue dans le but d'écraser la dissidence", a estimé lundi la Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme Navi Pillay.
Dans la troisième ville de Syrie où plus de 300 personnes ont péri depuis le 4 février dans une "attaque sans discernement contre des zones civiles" selon l'ONU, le temps presse et la crise humanitaire est de plus en plus intolérable. "La situation est tragique", affirme lundi Hadi Abdallah, membre du "Conseil de la révolution de Homs", indiquant que les gens sont "entassés dans les abris" et que "les morts sont enterrés depuis une semaine dans les jardins car même les cimetières et les tombes sont visés". "Il y a des femmes enceintes, des gens qui souffrent de problèmes cardiaques, de diabète et surtout des blessés qu'on n'arrive pas à évacuer", dit-il, rapportant que trois militants qui apportaient de l'aide à Homs lundi soir sont morts carbonisés lorsque leur voiture a été touchée par un obus. Les communications et l'électricité sont coupées et plusieurs témoins n'ont pas pu être joints par téléphone au cours des derniers jours.
L'ENVOI DE CASQUES BLEUS
Face à l'aggravation de la crise, les condamnations se succèdent sans qu'une véritable issue ne pointe à l'horizon. La France étudie depuis mardi avec ses partenaires de l'ONU "toutes les options mises sur la table par la Ligue arabe" dans le dossier syrien, y compris celle d'envoyer des casques bleus, selon la diplomatie française. "Nous comprenons qu'il y a plusieurs options possibles s'agissant de casques bleus tels que présentées par la Ligue arabe. Tout cela est en cours de discussions, en cours de précisions", a ajouté le porte-parole du ministère des affaires étrangères, Bernard Valero.
La Ligue arabe a annoncé dimanche qu'elle allait "demander au Conseil de sécurité (de l'ONU) d'adopter une résolution pour la formation d'une force de maintien de la paix arabo-onusienne conjointe pour superviser l'application du cessez-le-feu". Une proposition qui divise la communauté internationale : Paris a mis en garde lundi contre toute action militaire, Moscou a exigé un cessez-le-feu, tandis que Washington soulignait qu'en l'absence de paix, une telle initiative était compliquée.
Au sein de l'Union européenne, la proposition est soutenue par l'Italie, tandis que l'Allemagne et la Grande-Bretagne ont demandé des discussions en urgence, ce dernier pays excluant une présence occidentale dans une éventuelle force de paix. En outre, la chancelière allemande, Angela Merkel, a évoqué de nouvelles sanctions européennes contre Damas, affirmant que l'Union européenne soutenait la "position ferme" de la Ligue arabe.
Arabes et Occidentaux doivent lancer cette semaine une nouvelle tentative pour faire condamner Damas, cette fois à l'Assemblée générale de l'ONU – organe consultatif où le veto n'existe pas. Moscou et Pékin devraient une fois encore s'opposer à ce projet, préparé par l'Arabie saoudite et le Qatar, très similaire au texte bloqué par leur double veto le 4 février. Autre étape au calendrier : la "Conférence des amis de la Syrie", que Tunis s'est proposé d'organiser le 24 février et qui a reçu lundi un soutien appuyé de Mme Clinton et de son homologue turc Ahmet Davutoglu en visite à Washington. M. Juppé représentera la France lors de cette première réunion, a annoncé M. Valero.