Nicolas Dupont-Aignan n'était pas le bienvenu, lundi 13 février, au rassemblement parisien organisé près de l'ambassade grecque par plusieurs partis politiques de gauche (Parti de gauche, Parti communiste, Nouveau Parti anticapitaliste...), au lendemain de manifestations massives à Athènes contre l'adoption par le Parlement d'un nouveau plan d'austérité.
"Le peuple grec a été sacrifié pour une monnaie unique en train de le tuer à petit feu", a expliqué le souverainiste de droite qui prône la fin de l'euro. "Sale raciste", "dégage!", lui ont lancé des militants, échauffés par sa venue. Dénonçant une "manifestation malsaine" et "une extrême-gauche en train de surfer sur le malheur des peuples", M. Dupont-Aignan, qui n'est resté que quelques minutes, a quitté la rue d'Iéna (16e arrondissement) sous la protection des CRS.
A quelques mètres de là, sur la place d'Uruguay, Jean-Luc Mélenchon prenait la parole, juché sur une chaise. Devant plusieurs centaines de personnes, le candidat du Front de gauche a appelé à se mobiliser le 21 février, date à laquelle l'Assemblée nationale doit ratifier le traité instaurant le Mécanisme européen de stabilité (MES), destiné à remplacer l'actuel Fonds européen de stabilité financière (FESF) et à venir en aide aux pays européens en difficulté. "La meilleure manière d'être solidaire avec le peuple grec, c'est de refuser ce traité", a-t-il jugé, appelant "la Banque centrale européenne (BCE) à prêter directement aux Etats au taux où elle prête aux banques, c'est-à-dire 1%".
"Paris debout, Athènes, c'est bientôt nous", lui ont répondu les manifestants. Parmi les drapeaux du PCF, du Front de gauche, du NPA, on apercevait aussi ceux du Parti ouvrier indépendant (POI), qui avait appelé à être présent, sans pour autant se joindre à l'appel unitaire des autres partis. Sur la tribune improvisée, Olivier Besancenot (NPA) a également pris la parole. "Hier, on se sentait tous grecs !", a-t-il lancé. "La légitimité est du côté de la rue et des manifestants grecs", a estimé l'ancien candidat à la présidentielle, appelant une "annulation pure et simple" de la dette grecque.