Deux agriculteurs opposés au projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, près de Nantes, ont entamé mercredi 11 avril une grève de la faim. C’est « un cri de colère envers l'obstination du monde politique à vouloir détruire et bétonner », explique leur comité de soutien dans un communiqué. Propriétaire chacun d’une parcelle de terrain se trouvant dans la zone déclarée d’utilité publique pour les travaux, Michel Tarin et Marcel Thébaud, tous deux membres de la Confédération paysanne, viennent de recevoir une ordonnance d’expropriation. Au total, une centaine de propriétaires et d’exploitants agricoles refusent de céder leur terre à Vinci, la multinationale qui a remporté le contrat de partenariat public privé pour la construction et l’exploitation de l’aéroport (voir ici et ici nos enquêtes sur le sujet).
Fin mars, sur 1 650 hectares de zone d’utilité publique, il manquait toujours un peu moins de 600 hectares aux porteurs du projet – Vinci a obtenu un accord de vente pour 92 parcelles couvrant 144,5 hectares, et le conseil général de Loire-Atlantique en possède près de 900 hectares. Mi-mars, les opposants à l’aéroport ont déposé 50 dossiers de pourvoi en cassation contre les ordonnances d’expropriation.
Contesté depuis plusieurs décennies par des habitants du bocage concerné, l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes est en revanche défendu par le député-maire de Nantes et proche de François Hollande, Jean-Marc Ayrault.