Le Monde.fr avec AFP | 11.02.2013 à 16h55
L'association écologiste Greenpeace a été condamnée lundi 11 février par le tribunal correctionnel de Montpellier à des amendes, dont une partie avec sursis, pour avoir dégradé en juin 2010 des filets de thoniers sétois au large de Malte.
Le tribunal a suivi les réquisitions du procureur de la République Patrick Desjardin, en infligeant 10 000 euros d'amende, dont 5 000 euros avec sursis, à Greenpeace en tant que personne morale, et 5 000 euros d'amende, dont 2 500 euros avec sursis, contre deux responsables britanniques de l'organisation, William James Mackenzie, 42 ans, et Adam Oliver Knowles, 38 ans.
Sur l'action civile, le tribunal, qui a réfuté la nullité de la procédure plaidée à l'audience le 14 janvier, a nommé un expert afin de déterminer le montant du préjudice subi par les pêcheurs, en l'occurrence l'armateur Avallone (qui estime sa perte totale entre 90 et 95 tonnes) et a demandé à la partie civile le paiement d'une provision de 2 500 euros.
UN BLESSÉ DANS UNE ALTERCATION
Le 4 juin 2010, au premier jour de pêche (les bateaux avaient été bloqués quinze jours en raison des conditions météorologiques), à 62 milles (environ 115 km) au sud de Malte, les activistes de l'organisation non gouvernementale avaient coupé et fait couler les filets des pêcheurs travaillant sur trois bateaux. Une altercation avait opposé les deux camps, faisant un blessé, un caméraman, qui n'a pas porté plainte.
Selon Greenpeace, la réaction des pêcheurs avait été disproportionnée. Une plainte a d'ailleurs été déposée avec constitution de partie civile. Pour les pêcheurs, il s'agissait seulement de défendre leurs filets et deux camarades, qui se trouvaient dans l'eau au moment de l'attaque. L'action de Greenpeace avait permis à une soixantaine de tonnes de thons de recouvrer la liberté. Les dégâts causés aux filets avaient, ajoutent-ils, ensuite nécessité une journée de réparation pour l'un des bateaux.
"Il est nécessaire de distinguer ce qui est moralement juste et ce qui est juridiquement autorisé", avait remarqué le procureur Desjardin, rapporte le quotidien régional Midi libre. "Aviez-vous conscience que ces pêcheurs travaillaient dans la légalité ?", avait demandé le président du tribunal Philippe De Guardia. "Nous contestons la légitimité des règles de pêche qui ont failli conduire à la disparition du thon rouge", avaient rétorqué les prévenus, absents lors du rendu du jugement.