Le parlement grec a adopté mercredi dans la soirée le troisième plan d’austérité prévoyant 13,5 milliards d’euros d’économies, comme le demandent l’Europe et le FMI, en contrepartie de leur aide. Ce nouveau programme d’austérité, qui comprend de nouvelles diminutions des salaires et des retraites, une mise en cause profonde du droit du travail et la suppression de 15 000 emplois publics, a été voté par 153 députés. 128 députés ont voté contre et 18 se sont abstenus, un député était absent. Il fallait 151 voix pour faire adopter ce programme.
Pour le gouvernement d’Antonis Samaras, ce vote ressemble à une victoire à la Pyrrhus. Il a certes remporté le scrutin mais avec une majorité si faible qu’elle est déjà sujette à caution. En juin, la coalition gouvernementale rassemblant Nouvelle Démocratie (droite) d’Antonis Samaras, le Pasok (parti socialiste) et la gauche démocratique comptait 172 députés au parlement.
La gauche démocratique avait annoncé qu’elle s’abstiendrait lors de ce vote, refusant de cautionner les atteintes au droit du travail et aux retraites. La plus grande difficulté pour le premier ministre grec Antonis Samaras provient de l’effondrement du Pasok. Six députés de ce parti – ainsi qu’un membre de Nouvelle Démocratie – se sont abstenus ou ont voté contre lors du scrutin. Evangelos Venizelos, le chef du Pasok, a aussitôt annoncé leur mise à l’écart du parti. Mais ce renvoi précipite la crise interne au sein du parti socialiste grec : il ne compte plus que 27 députés quand il en avait 160 il y a trois ans. Alexis Tsipras, dirigeant de Syriza, le parti de la gauche opposé au programme d’austérité, a demandé de nouvelles élections.
La discussion parlementaire s’est déroulée dans un climat d’extrême tension, tandis qu’environ 70 000 personnes manifestaient devant le parlement, protestant contre ce nouveau programme d’austérité. Les manifestations ont été marquées par des violences. À l’annonce de l’adoption du plan, une nouvelle grève de 24 heures des bus, des trains et des taxis a été annoncée pour jeudi, prolongeant la grève générale qui a mis à l'arrêt le pays mardi et mercredi.
Jeudi soir, le gouvernement doit entamer les discussions sur le budget 2013 au Parlement. Le vote final doit avoir lieu dimanche. De nouvelles manifestations sont prévues ce jour-là. Réaliste, le ministre des finances, Yannis Stournaras, a commenté le scrutin de mercredi, en déclarant : « Les difficultés commencent. »