Source : mediapart.fr
Les députés grecs ont adopté samedi soir un budget 2014 marqué par l'austérité. Mais ce budget n'a pas reçu l'aval de la troïka des créanciers de la Grèce.
Les députés grecs de la coalition conservateurs-socialistes ont adopté samedi 7 décembre à une très courte majorité un budget 2014 marqué par la rigueur. Le budget prévoit une hausse de 2,1 milliards des revenus tirés des impôts, et une baisse de 3,1 milliards des dépenses, en amputant les secteurs de la santé, des assurances sociales et de l'éducation. C'est le quatrième budget d'extrême rigueur de la Grèce depuis son placement sous perfusion financière de l'Union européenne (UE) et du Fonds monétaire international (FMI) au printemps 2010.
Pourtant, le projet de loi de finances n'a pas reçu l'aval de la troïka des créanciers de la Grèce: l’UE, la Banque centrale européenne et le FMI. Ce qui entraîne le gel du versement d'un prêt de 1 milliard d'euros négocié depuis septembre. Le point le plus litigieux porte, selon Les Echos, sur la liquidation de l'industrie de défense EAS. « Il faut faire plus sur le plan budgétaire et en ce qui concerne les réformes de la fiscalité et de l'administration publique, les privatisations », avait exhorté cette semaine, José Manuel Barroso, le président de la Commission européenne après une rencontre avec le premier ministre grec Antonis Samaras à Bruxelles.
A Athènes, le premier ministre grec a lui défendu les « efforts » et « grands sacrifices » d'un pays qui a réduit son déficit budgétaire de 15 % du PIB en 2009 à 2,2 % prévu en 2013. Dans le même temps, le chômage a bondi à plus de 27 %, le PIB grec a chuté de 25 % et le pouvoir d'achat de 40 %. Les syndicats ont dénoncé un budget qui va conduire à « une hausse du chômage, un appauvrissement de la population, l'effondrement de la cohésion sociale et une crise humanitaire sans précédent ».
Comme l'Espagne, le Portugal et l'Italie, la Grèce parie sur un retour de la croissance : le budget adopté samedi table sur une légère progression du PIB de +0,6 %, après six ans de récession. Pour la première fois depuis longtemps, un excédent primaire (hors service de la dette) devrait être atteint cette année, grâce auquel le gouvernement espère réduire à 174,8 % du PIB (320 milliards d'euros) la dette de la Grèce.