Comme si nos existences substantielles se résumèrent ainsi. A observer ces concitoyens, je dirais que la variante balkanique du Monstre Doux (Raffaele Simone - Gallimard) et de son lifestyle fut une réussite, dans la déstructuration des esprits déjà. Des années durant, la société grecque, sa classe très moyenne surtout, consommait le capitalisme comme du tarama et voilà que désormais, derrière le guichet automatique il y a la soupe populaire. Ce qui tient du toc dans le système …. c'est bien nous, donc bon débarras et la vive la méta-démocratie.
Une toute dernière saleté de la part de « notre gouvernement » consiste à vouloir contrôler les soupes populaires et plus globalement l'aide alimentaire. D'abord, c'est aussi un marché pensent-ils ces politiciens … spéculogènes, puis, ils paniquent car les associations de la Résistance s'occupant de l'aide alimentaire dans les quartiers, ne se contentent pas d'une quelconque philanthropie.
D'ailleurs, ce n'est pas de philanthropie qu'il s'agit mais d'un acte avant tout politique et d'un véritable lien citoyen, tissé par tant d'activités. C'est justement cet activisme qui fait peur aux administrateurs de la Baronnie ici, ils veulent casser ce lien car qui sait, en 2012 on distribue du pain et de la feta, mais en 2014 on peut distribuer les armes avec !
En tout cas ce lundi, le ministère de l'Éducation ex-Nationale, vient d'annoncer la mise en place d'un système d'aide alimentaire par tickets de rationnements, distribuée d'abord dans dix-huit établissements scolaires des quartiers populaires de l'agglomération athénienne, c'est à dire nos mouroirs à petit feu et grand froid, car il neige dans tout le pays. Une horreur.
L'hiver étant rude, l'été s'annonçant chaud, le temps presse donc. Il faut « mieux » administrer le district, plus vite et directement. C'est tout le sens de l'idée Merkelienne sur notre prochain administrateur colonial. Les banques aussi semblent vouloir en finir. Nous sentons le moment assez proche, une affaire de quelques mois ou sinon de peu d'années. Au-delà, les marionnettes des politiciens ne seront plus utiles, y compris Papadémos.
Sur ce dernier prochain détail de l'histoire, nombreux sont ceux qui doutent encore, même en Grèce. Nous nous demandons par contre selon quelles zones le pays sera-t-il découpé : zones euro-allemande, euro-française et surtout américaine. Et bien-sur, quelle partie de nos bancocrates et autres escrocs mégalomanes locaux seront de la fête dans ce nouveau « développement durable ». Evángelos Venizélos, ministre des Finances et vice-président du gouvernement, doit en savoir déjà quelque chose car, selon le journal Kyriakatiki Dimokratia (29/01/2012) il aurait adressé aux détenteurs de la dette grecque un document strictement confidentiel de 27 pages le 25 août 2011, leur présentant quatre options possibles sur la «réduction» de la dette grecque.
Seulement, toutes ces options avaient un trait commun: la prochaine loi concernant ces titres appartiendra au droit Anglais (Governing law : English law).
Avec la proposition ci-dessus disparaît en effet la dernière vraie carte, potentiellement encore entre les mains des négociateurs grecs, à savoir, la gérance de la dette sous législation grecque. Selon certains partenaires du cabinet d'avocats Cleary Gottlieb Steen & Hamilton, choisi par le ministre des Finances en tant que « conseillers juridiques » auprès du gouvernement pour « restructurer les obligations de la dette », le plus grand avantage ainsi de la Grèce disparaîtra. Nous savons donc qui gouverne vraiment.