Le blog des Indignés de Nimes et de la Démocratie Réelle Maintenant à Nimes
Le Monde.fr avec AFP et Reuters | 13.05.2012 à 11h47 • Mis à jour le 13.05.2012 à 15h32
Le président grec s'efforçait dimanche 13 mai d'arracher la constitution d'un gouvernement de coalition pour éviter de nouvelles législatives qui font craindre une faillite du pays et sa sortie de l'euro. A l'issue de la première réunion du jour, les trois principaux partis faisaient des déclarations contradictoires, alimentant encore davantage la confusion qui règne sur la scène politique grècque.
Le président Carolos Papoulias a reçu 90 minutes en fin de matinée les dirigeants de la droite (Nouvelle Démocratie), du parti de gauche radical anti-austérité Syriza et les socialistes du Pasok pour tenter de les convaincre de former un gouvernement de coalition. Mais cette première réunion a abouti à "une impasse", selon le leader du Pasok, Evangelos Vénizélos, qui a dit avoir encore toutefois "un optimisme limité", avec l'espoir d'un éventuel accord avec le petit parti de gauche pro-européen Dimar.
"UNE HONTE... UN MENSONGE DIFFAMATOIRE"
De son côté, le leader conservateur de la Nouvelle Démocratie (ND), Antonis Samaras, a assuré que Syriza avait à nouveau refusé de participer à, et même de simplement soutenir, un gouvernement de coalition, quand bien même celui-ci s'engagerait à "renégocier" l'accord avec les créanciers du pays, qui ont exigé une sévère cure d'austérité.
Le leader de Syriza, Alexis Sipras, a pour sa part affirmé que Pasok, ND et un troisième parti, vraisemblablement le petit parti Gauche démocratique pro-européen Dimar, s'étaient accordés sur une coalition chargée d'appliquer le programme d'austérité exigé par les créanciers contre une nouvelle aide et l'effacement d'une partie de la colossale dette publique grecque.
"Trois partis se sont accordés sur un plan pour un gouvernement de deux ans afin d'appliquer l'accord sur le prêt (de sauvetage de la Grèce). Ils ont 168 députés au nouveau Parlement, ils ont la majorité", a déclaré M. Tsipras. Mais Dimar a aussitôt démenti cette annonce : "C'est une honte... c'est un mensonge diffamatoire", a déclaré le parti dans un communiqué.
LE SPECTRE D'UNE SORTIE DE L'EURO
Dans l'après-midi, le président devait recevoir l'un après l'autre les dirigeants des quatre autres partis envoyés au Parlement par le scrutin de dimanche. D'abord les Grecs Indépendants (droite nationaliste, qui ont obtenu 10,6 % des voix, soit 33 sièges), puis les communistes (8,48 %, 26 sièges), les néonazis (6,97 %, 21 sièges) et enfin Dimar (6,1 %, 19 sièges).
Les trois principaux partis - le Pasok (socialiste), la Nouvelle Démocratie (conservateur) et Syrisa (Gauche radicale) - sont arrivés en tête des législatives du 6 mai, mais aucun n'a obtenu une majorité suffisante et leurs trois leaders avaient jusqu'ici tour à tour échoué à bâtir une coalition viable. Une solution doit impérativement être trouvée d'ici jeudi, date prévue de la première séance du nouveau parlement, faute de quoi de nouvelles élections seront convoquées pour juin, faisant planer le spectre d'une faillite du pays ou d'une sortie de l'euro.
78 % DES GRECS VEULENT RESTER DANS L'EURO
Les derniers sondages montrent qu'une majorité de Grecs veulent une solution. Ils sont 72 %, selon un sondage de l'institut Kappa publié dimanche par l'hebdomadaire To Vima, à estimer que les partis doivent coopérer "à tout prix", et 78 % à vouloir un gouvernement qui fasse "tout ce qu'il faut" pour que la Grèce reste dans la zone euro.
Mais paradoxalement, selon ce même sondage, en cas de nouvelles élections, ce serait Syriza qui arriverait en tête, avec 20,5% des voix, contre 18,1% aux conservateurs et 12,2% aux socialistes du Pasok.
Les créanciers du pays, à commencer par l'UE et l'Allemagne, ont dit clairement ces derniers jours que si la Grèce n'honorait pas les engagements qu'elle a pris en échange des prêts de sauvetage qui lui ont été accordés, ils cesseraient de verser des fonds, et qu'il faudrait envisager une sortie de la zone euro. Bruxelles, dans ses dernières prévisions économiques, s'attend pour la Grèce à une récession de 4,7 % cette année et une croissance nulle l'an prochain.