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Deux poids deux mesures
Le chancelier Osborne a annoncé le 21 mars un nouveau train de mesures qui montre bien que les deux côtés de la Manche ne fonctionnent pas du tout de la même manière. Malgré les immenses efforts demandés à tous depuis deux ans, le gouvernement a annoncé deux mesures très marquantes : une baisse de la tranche marginale d’impôt sur le revenu de 50 à 45 % (et potentiellement 40 %) et une baisse de l’impôt sur les sociétés de 26 à 24 %, puis 22 %.
Naturellement, les travaillistes ont fortement attaqué ce « budget pour millionnaires ». Le parti conservateur a critiqué l’augmentation de la tranche marginale d’impôt sur le revenu (décidée par le gouvernement de Gordon Brown) en soulignant qu’elle n’avait rapporté que 100 millions de livres. En fait, cela s’explique par l’optimisation fiscale des ménages qui gagnent plus de 150 000 livres par an, dont la base taxable a baissé de 25 % l’année de la réforme (87 vs 116 milliards).
La logique néolibérale à l’œuvre
La logique avancée par les néolibéraux est simple : dans un monde globalisé et sans frontière, les hauts revenus et les multinationales sont mobiles, donc il ne servirait à rien d’augmenter leur taux d’imposition car cela ne reviendrait qu’à les faire fuir. Du coup, dans leur logique, il faut baisser les taux d’imposition, même dans un contexte de forts déficits et de sacrifices importants pour l’immense majorité de la population, comme le réclament les Tea Party aux Etats-Unis.
Mais cette logique est bien entendu totalement absurde. Tout d’abord, cette course au moins-disant fiscal est sans fin car il y aura toujours un Etat pour baisser davantage les impôts. En fait, dans un second temps, elle entretient les déficits qui permettent aux néolibéraux de demander de couper dans les budgets de l’Etat. Quel meilleur moyen que de baisser les impôts pour imposer un agenda néolibéral de privatisations des services publics et de coupes du budget de l’Etat !
Non contente d’augmenter les inégalités, l’anarchie néolibérale pousse les Etats non pas à compenser cette hausse par plus de redistribution, mais, en mettant en concurrence les fiscalités des Etats, à les faire accentuer les inégalités, comme le montre cet exemple.
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