Le blog des Indignés de Nimes et de la Démocratie Réelle Maintenant à Nimes
Le montant de l’amende qu’a accepté de payer GlaxoSmithkline (GSK) en dit long sur la gravité des fraudes qu’il a commises aux Etats-Unis. Le laboratoire britannique vient d’être condamné à 3 milliards de dollars pour mettre fin à des poursuites des autorités américaines. Ce qui en fait la plus grosse amende jamais versée dans le domaine de la santé
Il est vrai que les accusations dont GlaxoSmithkline fait l’objet sont particulièrement embarrassantes. Prenez le Paxil, qui a été vendu pendant des années comme un antidépresseur pour enfants, une indication qui n’avait pas été prévue par l’autorisation de mise sur le marché. L’antidiabétique Avandia, pouvait provoquer un certain nombre d’effets secondaires sur le plan cardiovasculaire, mais GSK s’était bien gardé de les mentionner. L’Advair (un médicament contre l’asthme, dont les usages ont été élargis à d’autres pathologies pulmonaires), le Lamictal (un antiépileptique détourné pour des usages psychiatriques) et le Zofran (un anti-nauséeux utilisé dans les cas postopératoires, mais prescrit chez la femme enceinte) sont aussi dans le collimateur. Mais c’est sans doute le Wellbutrin, qui détient la palme des aberrations : un antidépresseur, qui avait fini par être vanté comme un amincisseur ou comme moyen de retrouver de l’appétit sexuel.
Outre ces détournements illicites, GSK est également accusé de déclarations de prix frauduleuses liées au programme américain fédéral d’assurance-maladie pour certaines populations âgées ou à faibles revenus. Last, but not least, le laboratoire britannique a également arrosé les médecins pour les inciter à prescrire ces médicaments à coup de vacances à Hawaï, de concerts de Madona ou de chasses au faisan en Europe.
Mais les autorités ont eu assez qu’on prenne les patients pour des canards sauvages, et ont décidé de prendre les choses en main en créant une cellule de lutte antifraude. La chasse a été bonne puisque depuis mai 2009, l’administration Obama a ainsi récolté 10,2 milliards de dollars. Abbott avait été récemment pris lui aussi la main dans le sac, tout comme Pfizer, qui avait écopé d’une amende de 2,3 milliards de dollars, pour un marketing inadéquat de ses médicaments et, lui aussi, pour avoir acheté les prescriptions des médecins contre des séjours de golf ou de fitness. « Depuis longtemps, notre système de santé est la cible de tricheurs qui pensaient faire un profit facile au détriment de la sécurité publique », a déclaré Bill Corr, le ministre adjoint de la Santé. GSK conteste certaines accusations, mais a préféré payer pour solde de tout compte. Le groupe s’est sans doute dit qu’il vaut mieux subir une mauvaise publicité en une seule fois, plutôt que de voir égrener les mauvaises nouvelles pendant des années.