Le blog des Indignés de Nimes et de la Démocratie Réelle Maintenant à Nimes
L’illégalité de l’occupation du domaine public suscite la grogne de certains conseillers municipaux. Le mouvement d’occupation des Bastions devrait à nouveau déposer une demande d’autorisation.
Une quinzaine de tentes, quelques silhouettes, un poêle à mazout crachotant de la fumée et des bâches militaires. Le décor est planté, il s’agit du «hameau des indignés», occupant toujours le parc des Bastions. Une occupation illégale depuis le 1er janvier puisqu’aucune nouvelle demande d’autorisation n’est parvenue au vice-président du Conseil administratif de la ville de Genève, Rémy Pagani. Le magistrat d’«A Gauche toute!» avait hérité du dossier des mains de Pierre Maudet, le maire de la Ville s’étant dessaisi de l’affaire suite au refus de ses collègues de procéder à l’expulsion du campement pour le non-respect des règles imposées. Pourquoi les Indignés sont-ils toujours en place alors que l’illégalité est avérée? Rémy Pagani s’en explique: «Il s’agit d’un délai élastique». «Mais je peux déjà vous confirmer qu’ils vont déposer prochainement une nouvelle demande, je l’ai appris aujourd’hui!» En clair, l‘Exécutif municipal aura sur sa table mercredi prochain une demande «en bonne et due forme» qu’il devrait en toute logique approuver. Les Indignés continueront donc à occuper les Bastions
Délai élastique et illégalité tolérée, il n’en faut pas moins pour susciter la grogne des partis de droite. «Ce n’est pas que les Indignés me dérangent, assume Eric Bertinat, chef de groupe UDC au Municipal, mais j’attends toujours d’eux un message politique. Or, il n’y en a pas.» Le conseiller municipal, se décrivant non sans humour comme «étant résigné à défaut d’être indigné», n’est pas avare en critiques contre son Exécutif: «Que voulez-vous que je vous dise! En Ville, on a vu ce que le Conseil administratif pouvait faire. Rien…»Du côté des troupes de Rémy Pagani, la sensibilité n’est pas la même à en croire Pierre Vanek, conseiller municipal d’«Ensemble à Gauche». «Il n’y a pas à proprement parler de menace à l’ordre public même s’il y a quelques fêlures dans la salubrité. Mais on se doit de les tolérer. Je rappelle que ce n’est pas un mouvement local, c’est une vague de fond. Il reflète des inquiétudes qui sont d’ordre mondial.» L’argument ne semble pas convaincre le conseiller municipal PLR Simon Brandt qui évoque une «rupture de confiance». Quant à lui agacé, Carlos Medeiros avoue que le groupe MCG a été divisé sur la posture à adopter vis-à-vis de ce mouvement d’occupation. «Mais aujourd’hui, cela va trop loin. Nos indignés genevois sont presque une honte en comparaison des vrais indignés qu’on trouve en Espagne ou au Portugal. (TDG)
Créé: 04.01.2012, 19h10