L'opérateur de la centrale nucléaire de Fukushima va réclamer davantage d'argent à l'Etat japonais, ce qui portera à 30 milliards d'euros la facture provisoire de l'accident du 11 mars 2011 pour le contribuable, a affirmé vendredi 31 mai un journal nippon.
D'après le quotidien Nikkei, Tokyo Electric Power (Tepco) devrait signifier aux autorités qu'il a besoin de plus de fonds afin de faire face à des dépenses croissantes destinées à l'indemnisation des victimes et afin de contenir la crise nucléaire sur place.
La compagnie, nationalisée depuis l'accident (l'Etat étant actionnaire majoritaire), va réclamer vendredi une aide publique supplémentaire de plus de 600 milliards de yens (4,5 milliards d'euros), a ajouté le journal économique. Si cette nouvelle demande était acceptée, le total des fonds publics versés à Tepco atteindrait 3 900 milliards de yens (30 milliards d'euros), soit l'équivalent de 0,83 % du produit intérieur brut du Japon en 2011, année de la catastrophe nucléaire.
PLAINTES EN NOM COLLECTIF
Tepco est confronté à d'énormes demandes d'indemnisation et se retrouverait en faillite sans l'aide de l'Etat, qui ne souhaite pas, de son côté, laisser chuter cette compagnie chargée de l'alimentation en électricité de la mégapole de Tokyo. D'après le Nikkei, cette demande d'aide supplémentaire pourrait être acceptée par le ministère de l'industrie dès le mois de juin. Un porte-parole de Tepco joint par l'AFP a déclaré que l'entreprise "envisage[ait] une telle demande", mais qu'elle n'en avait soumis aucune nouvelle pour l'instant.
La compagnie fait face à de nombreuses plaintes en nom collectif, accusée d'avoir négligé les mesures de protection, alors qu'elle savait la centrale vulnérable à un raz-de-marée comme celui qui s'est abattu le 11 mars 2011 sur ce site situé au bord de l'océan Pacifique, provoqué par un séisme de magnitude 9 au large des côtes nord-est du Japon. Les systèmes de refroidissement des réacteurs avaient été coupés, entraînant des explosions dans les bâtiments et l'émission d'importantes quantités de radiations dans l'environnement.
La compagnie doit, en outre, faire face à d'importantes dépenses pour stabiliser Fukushima Dai-Ichi. Le site a récemment subi plusieurs dysfonctionnements, comme des fuites d'eau très radioactive et des pannes d'électricité qui ont interrompu temporairement les systèmes de refroidissement des piscines de désactivation du combustible usé.