Le Monde.fr | 28.05.2012 à 12h49 • Mis à jour le 28.05.2012 à 12h49
/http%3A%2F%2Fs2.lemde.fr%2Fimage%2F2011%2F08%2F26%2F540x270%2F1564024_3_160f_l-ex-premier-ministre-japonais-naoto-kan_7c6b0d094e4b7c80c86ca04bdd8bef80.jpg)
L'ex-premier ministre japonais Naoto Kan, en poste au moment de la catastrophe nucléaire de Fukushima, a reconnu lundi 28 mai la responsabilité de l'Etat dans ce drame. Il a néanmoins défendu la façon dont il a géré la crise tout en admettant quelques cafouillages.
Naoto Kan témoignait devant une commission d'enquête parlementaire indépendante, après avoir été mis en cause dans le contrôle de cet accident atomique majeur déclenché par le séisme et le tsunami qui ont dévasté le nord-est du Japon le 11 mars 2011. "Puisque l'accident est intervenu dans une centrale résultant de la politique étatique, la responsabilité première en revient à l'Etat", a déclaré l'ex-chef du gouvernement devant les membres de la commission présidée par le scientifique et ex-conseiller politique Kiyoshi Kurokawa. Il a également renouvelé "[s]es excuses pour ne pas être parvenu à stopper la crise".
CONCLUSIONS AU MOIS DE JUIN
Malgré ce mea culpa, Naoto Kan s'est employé pendant deux heures et demie à défendre ses décisions, tout en reconnaissant que plusieurs dispositions ont tardé à être prises. L'ex-premier ministre a surtout été questionné sur les points qui font toujours polémique : sa visite à la centrale le 12 mars au matin, le retard de ventilation pour éviter les explosions d'hydrogène, l'injection contestée d'eau de mer dans les réacteurs, l'intention de la compagnie gérante de quitter le site en péril et le refus de l'aide technique des Etats-Unis dans les premiers jours.
L'audition de Naoto Kan, qui plaide désormais pour l'abandon de l'énergie nucléaire, intervient plus d'un an après le sinistre, alors que le Japon est actuellement totalement privé de ses réacteurs et s'interroge sur la politique à suivre. La commission d'enquête parlementaire indépendante, qui tient lundi sa 16e session, doit remettre ses conclusions au mois de juin.
*******************************************************
Fukushima : Tepco voulait abandonner la centrale accidentée
Selon Yukio Edano, ministre japonais de l’Economie, du commerce et de l’industrie, la société Tepco, exploitant de la centrale de Fukushima Daiichi, a cherché au début de la crise a évacuer tous ses employés du site nucléaire accidenté. Edano a fait cette déclaration dimanche 27 mai devant une commission parlementaire chargée d’enquêter sur la catastrophe. Au cours de son audition, ouverte au public, Edano a raconté qu’il se souvenait d’avoir téléphoné au président de Tepco, Masataka Shimizu, pour lui demander si la situation pourrait échapper à tout contrôle au cas où l’équipe serait complètement évacuée du site. Edano a affirmé qu’il avait entendu le président de Tepco « bafouiller ». Edano a ajouté : « Je ne me souviens pas des mots exacts, mais il était clair que la firme n’avait pas l’intention de laisser des travailleurs sur place. » Jusqu’ici, Tepco avait toujours nié avoir eu l’intention d’abandonner la centrale nucléaire, et prétendait avoir seulement voulu évacuer les personnels qui n’étaient pas directement concernés par la gestion de l’accident…