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21 août 2013 3 21 /08 /août /2013 11:47

 

 

 

Médiapart

|  Par Michel de Pracontal

 

 

 

À la centrale de Fukushima, 300 tonnes d'eau fortement radioactive se sont échappées d'un réservoir de stockage et menacent d'aggraver la pollution de l'océan Pacifique.

 

Opération destinée à stopper les fuites d'eau radioactive dans l'océan à Fukushima 

Opération destinée à stopper les fuites d'eau radioactive dans l'océan à Fukushima© Reuters/Kyodo


L’interminable feuilleton des fuites à Fukushima vient de rebondir : Tepco, l’entreprise qui exploite la centrale, a annoncé le 20 août que 300 tonnes d’eau très contaminée s’étaient échappées d’un réservoir de stockage. Cette eau contient 80 millions de becquerels par litre, le niveau de radioactivité le plus élevé observé depuis le début des fuites à Fukushima. Selon les mesures effectuées par Tepco, une flaque qui s’est formée près du réservoir touché par la fuite émet un débit de dose de 100 millisieverts par heure. Un travailleur qui se tiendrait près de la flaque pendant une heure recevrait cinq fois la dose autorisée pour une année entière. Au bout de 10 heures, il éprouverait les premiers symptômes du mal des rayons.

Dans un premier temps, la fuite a été classée par l’autorité de régulation nucléaire japonaise (NRA) comme incident de niveau 1 sur l’échelle Ines des événements nucléaires, soit le deuxième degré de gravité (sur une échelle de 0 à 7). Mais, prenant en compte la radioactivité très élevée, la NRA a revu à la hausse l'importance de la fuite et lui a attribué le niveau 3, correspondant à un incident grave. C’est la première fois que l’autorité japonaise classe officiellement un événement survenu à Fukushima sur l’échelle Ines, en dehors de la catastrophe initiale de mars 2011, qui a été classée au niveau 7.

Selon Tepco, la fuite n’est probablement pas terminée. Elle serait due à l’ouverture inopinée d’une valve, mais Tepco n’a pas pu expliquer pourquoi cette valve est restée ouverte. La firme a reconnu que la fuite avait été détectée tardivement et que son système de surveillance des réservoirs de stockage était déficient. Il existe 350 réservoirs du même type que celui qui a été touché. La NRA s'inquiète de la possibilité que des fuites similaires affectent un ou plusieurs de ces 350 réservoirs, qui doivent être contrôlés rapidement, selon un porte-parole de Tepco.

Tepco estime que l’eau s’est échappée dans le sol et n’a pas atteint l’océan. Mais il est à craindre que l’eau ne se disperse, du fait de précipitations. À noter que la firme avait déjà prétendu que les fuites antérieures n’avaient pas contaminé l’océan. Après des semaines de dénégations, Tepco a fini par reconnaître le 26 juillet dernier que de l’eau contaminée se déversait bel et bien en quantité dans le Pacifique. D’après une estimation publiée le 7 août par le gouvernement japonais, 300 tonnes d’eau contaminée provenant de la centrale se répandent chaque jour dans l’océan. Selon une information transmise par Reuters, les mesures de l’activité en tritium effectuées le 19 août dans l’eau de mer près de la centrale ont atteint le plus haut niveau jamais enregistré.

En ce qui concerne la nouvelle fuite, même si Tepco souligne que le réservoir touché se trouve à 100 mètres de la côte, il n’est nullement exclu que l’eau finisse aussi par atteindre l’océan.

Les fuites à répétition qui affectent la centrale résultent du fait que Tepco doit constamment réintroduire de l’eau pour refroidir les réacteurs accidentés. Ce qui génère chaque jour 400 tonnes d’eau contaminée, qu’il faut bien stocker quelque part. Tepco a construit un millier de réservoirs pour emmagasiner cette eau, mais leur capacité est déjà utilisée à 85 %. On estime que 330 000 tonnes d’eau contaminée ont déjà été stockées sur le site, et cette quantité augmente quotidiennement. Complication supplémentaire : de l’eau s’infiltre du sol et pénètre dans l’installation, où elle entre en contact avec les matières radioactives et s’ajoute au stock d’eau contaminée.

La contamination de l’océan a des conséquences dramatiques pour les pêcheurs de la région, dont l’activité a été ruinée et qui doivent compter sur les subsides de l’État pour compenser leur perte de revenus. D’autre part, le porte-parole du ministère des affaires étrangères sud-coréen a indiqué que Séoul avait demandé aux autorités japonaises d’expliquer comment elles comptaient combattre la pollution radioactive de l’océan Pacifique.

L’incapacité patente de Tepco à contrôler la situation a conduit le premier ministre japonais, Shinzo Abe, à admettre qu’il ne pouvait plus faire confiance à la firme et que le gouvernement devrait prendre des mesures. Mais pourquoi a-t-on laissé aussi longtemps Tepco gérer seule une situation qui lui échappe à l’évidence ? Et quelle stratégie concrète peuvent proposer Abe et son gouvernement ? Il semble que les déclarations du premier ministre soient surtout motivées par sa volonté de relancer la production nucléaire japonaise. Volonté qui se heurte à l’échec prolongé de la gestion de Fukushima, et à l’opposition de la société japonaise. Selon un sondage publié en juillet dernier par le quotidien Asahi, 94 % des Japonais estiment que la situation n’est pas sous contrôle, 31 % sont favorables à l’abandon du nucléaire, et 54 % à une sortie progressive.

 

 

 

 

 

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