«The Audacity of Hope» a tenté de quitter son port d'attache mais il a été stoppé en mer. Vendredi soir, les passagers étaient retenus dans un port militaire.
Le bateau américain, The Audacity of Hope, a quitté le port d'Athènes vendredi après-midi, comme prévu. Il a décidé de ne pas attendre les autres membres de la «flottille de la liberté» et de s'élancer seul vers les eaux internationales. Mais le voyage n'a pas duré longtemps. Très vite, des garde-côtes sont venus l'encercler pour l'empêcher de progresser et lui demander de faire demi-tour.
Un peu plus tôt dans la journée, le ministère de l'Intérieur grec avait annoncé qu'il ne permettrait pas aux membres de la flottille de voguer vers Gaza.
Le capitaine du navire américain, John Klusmere, a dans un premier temps refusé de faire demi-tour expliquant que l'Audacity of Hope n'était pas en sécurité et risquait d'être saboté s'il restait à quai. Le journaliste américain Joseph Dana, qui était à bord, a ainsi twitté l'ambiance surréaliste qui régnait. Les passagers se préparaient «des pâtes au pistou» alors que des «commandos armés d'armes automatiques» les tenaient en joue !
Finalement, après un moment confus, le bateau américain a été escorté dans la soirée de vendredi jusqu'au port de Keratsini, près du Pirée. A 22 heures à Athènes, les passagers étaient bloqués dans une zone militaire en attente de la visite de leur consul et pouvaient communiquer avec les journalistes à travers une porte à barreaux. L'une des passagères a indiqué que les commandos n'étaient pas montés à bord et n'avaient pas utilisé des gaz lacrymogènes. Les américains, de toute évidence, savaient qu’ils n’iraient pas très loin. Mais las d'attendre une autorisation qui ne viendrait pas, ils ont décidé de précipiter leur départ.
Lors d'une conférence de presse internationale, Vengelis Pissias, le chef de la délégation grecque, a dénoncé l'attitude des autorités : «Le gouvernement a déjà vendu le corps de la Grèce au FMI, maintenant il est en train de vendre son âme! Au nom de ce qu'il appelle l'intérêt national, ils font des actions criminelles et illégales.» «Nous nous battrons pour les droits humains, nous n'accepterons pas que la Grèce devienne Gaza», a-t-il continué.
Thomas Sommer-Houdeville, l'un des représentants de la délégation française, a lui estimé que «le premier ministre Papandréou est maintenant officiellement le sous-commissaire des affaires maritimes d'Israël».
Reste maintenant à savoir quelle sera la suite des opérations. Certains délégations semblent vouloir attendre que tout le monde soit prêt avant de partir pour éviter que les bateaux se fassent arrêter les uns après les autres au large des côtes grecques. Surtout qu'il n'en reste déjà plus beaucoup. Mais peut-être que certains membres ne résisteront pas à l'appel solitaire du large.
Elles souhaitent organiser également des actions dans Athènes ce week-end. Une manifestation de protestation devant l'ambassade américaine, à l'appel des membres du US boat to Gaza, a rassemblé seulement une soixantaine de personnes ce vendredi matin.