LEMONDE.FR avec AFP | 20.01.12 | 17h17 • Mis à jour le 20.01.12 | 18h21
Le premier ministre était en Moselle, vendredi 20 janvier.AFP/JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN
François Fillon a assuré, vendredi 20 janvier, en Moselle, que le gouvernement "ne baissait pas les bras" pour venir en aide à l'entreprise en difficulté Petroplus, qui a fermé sa raffinerie de Petite-Couronne, SeaFrance ou encore Lejaby.
"Chacun voit bien dans l'actualité l'écho de nos difficultés : elles prennent aujourd'hui le visage des salariés de Lejaby à Yssingeaux [Haute-Loire] qui ne peuvent plus lutter contre des fabrications délocalisées en Tunisie", a déclaré le premier ministre à l'issue d'une visite d'usine de chaussures Mephisto en Moselle.
"On ne décrètera pas le gel des mutations économiques", a admis M. Fillon. "Mais ce qu'il faut que nous fassions, c'est de nous mobiliser pour faire du mieux possible", a-t-il poursuivi. "Et je veux dire que le gouvernement sous mon autorité, sous celle du président de la République, ne renonce jamais, le gouvernement ne baisse pas les bras devant les difficultés que rencontrent nos entreprises", a lancé M. Fillon.
"Le gouvernement le fait à Dunkerque [en fait Calais] pour SeaFrance, malgré les responsabilités de certains acteurs qui ont conduit au désastre que l'on sait", a rappelé M. Fillon, en allusion à la section CFDT de l'entreprise, exclue récemment de la confédération cédétiste.
"NOUS NOUS BATTONS"
"Nous nous battons à Petite-Couronne pour Petroplus, dont la vente de la raffinerie a été annoncée aujourd'hui : nous nous sommes battus pour éviter que les banques cessent tout financement et conduisent au dépôt de bilan de cette entreprise et nous nous battons maintenant pour permettre qu'elle soit reprise par d'autres entreprises du secteur pétrolier", a affirmé le premier ministre.
A l'issue d'une visite dans une usine Mephisto, dont les exportations représentent 80 % du chiffre d'affaires, M. Fillon a également assuré le service après-vente du sommet "de crise" organisé mercredi à l'Elysée.
"DIMINUER CES COÛTS QUI PÈSENT SUR NOS ENTREPRISES"
"Si nous voulons être compétitifs (...) il faudra d'une manière ou d'une autre diminuer ces coûts qui pèsent sur nos entreprises et donc sur nos emplois", a plaidé le chef du gouvernement, citant comme souvent l'exemple de l'Allemagne qui a augmenté en 2007 son taux de TVA.
"Il est légitime de vouloir revoir le financement de notre protection sociale, et l'une des pistes envisagées consiste à diminuer le poids de cotisations sociales qui pèsent sur le travail et à augmenter d'autres prélèvements pour un montant équivalent", a enchaîné M. Fillon, reconnaissant que "le sujet est difficile", jusque dans les rangs de la majorité.