LEMONDE.FR avec AFP | 25.01.12 | 12h47
Le site Copwatch a été réactivé mardi 24 janvier.DR
Copwatch renaît de ses cendres. Bloqué en 2011 après un référé du ministre de l'intérieur, le site Internet de fichage des policiers, qui revendique une lutte "par l'information contre les violences policières", a été réactivé mardi 24 janvier, suscitant des réactions syndicales policières "indignées".
Sur son site, Copwatch Nord-Ile-de-France, qui a désormais une nouvelle adresse, a annoncé mardi qu'il "renaît de la censure" : "Le ministère de l'intérieur français a voulu nous interdire. Il a échoué." Il précise vouloir à nouveau lutter contre "la répression des forces de sécurité françaises".
Des sources syndicales policières ont fait part, mercredi, de leur indignation. Alliance (deuxième syndicat de gardiens de la paix), par la voix de son secrétaire général adjoint, Frédéric Lagache, a ainsi déclaré avoir saisi le ministère de l'intérieur contre la résurgence de ce site. Ses auteurs "ont peur de s'identifier" et "démontrent leur lâcheté", selon lui, ils "ont peur d'être sanctionnés par les tribunaux de nouveau, ce qui est inéluctable".
CARTOUCHE DE CHASSE DANS LA BOÎTE AUX LETTRES
Le ministre de l'intérieur, Claude Guéant, avait saisi en octobre 2011 la justice en référé contre Copwatch Nord-Ile-de-France et obtenu gain de cause, le tribunal de Paris ayant ordonné le blocage complet du site et non celui de certaines pages. M. Guéant avait "salué" cette décision qui, selon lui, avait mis "fin au grave préjudice dont sont victimes les hommes et les femmes de la police nationale".
Œuvre d'un "collectif de citoyens souhaitant lutter par la transparence et l'information contre les violences policières", le site Internet avait publié des photos de policiers et de gendarmes, parfois leurs noms, auxquels il attribuait des propos et donnait des appréciations. Le ministre de l'intérieur et des syndicats de police s'étaient émus de ces pratiques. A l'audience, ils avaient rappelé que l'un des 450 policiers rendus identifiables grâce à Copwatch avait récemment porté plainte après avoir reçu "une cartouche de chasse dans sa boîte aux lettres".