LEMONDE.FR avec Reuters | 13.01.12 | 13h21 • Mis à jour le 13.01.12 | 13h56
Près de la moitié des demandes d'hébergement d'urgence en France n'ont pas abouti en décembre, rapporte le baromètre hivernal publié, vendredi 13 janvier, dans le quotidien La Croix.
La prise en charge en hébergement d'urgence s'est cependant améliorée de 13 points par rapport au mois de novembre, alors même que le nombre des demandes a augmenté de 5 %, précise l'étude. Une amélioration qui témoigne de "l'ouverture de quelques places hivernales d'urgences", écrit dans un communiqué la Fédération nationale d'accueil et de réinsertion sociale (Fnars), qui a réalisé ce baromètre.
"INCOHÉRENCE DE LA GESTION HIVERNALE DE L'EXCLUSION"
Mais cette proportion reste "trop importante" d'après la fédération, qui dénonce "l'incohérence de la gestion hivernale de l'exclusion". "[La gestion] 'au thermomètre' (…) adapte l'offre d'hébergement d'urgence aux conditions climatiques avant de s'adapter aux besoins des personnes", écrit-elle, rappelant que les températures de décembre n'ont pas été suffisamment basses pour déclencher l'ouverture de places supplémentaires.
Selon l'étude, menée du 5 décembre au 1er janvier dans 37 départements, 49 % des appels au 115 n'ont pas été suivis d'une réponse favorable, essentiellement du fait d'absence de places disponibles. Un manque de place particulièrement criant dans certains départements comme la Loire et le Rhône, où respectivement 91 % et 88 % des demandes n'ont pas donné lieu à un hébergement. "L'absence de places disponibles demeure le principal motif de réponses négatives, elle concerne 60 % des 37 départements, et s'élève sur certains départements de 70 à 80 % des non-attributions", souligne la Fnars.
Les familles, qui représentent 35 % des demandeurs d'hébergement d'urgence en décembre, restent moins hébergées que les personnes isolées. Même constat pour les personnes étrangères (42 % des demandeurs) par rapport aux demandeurs français. La Fnars rapporte par ailleurs que 65 % des personnes qui ont appelé le 115 en décembre étaient "déjà connues dans le dispositif d'urgence", signe d'après elle de la difficulté pour ces personnes d'accéder à un logement stable.
D'après un autre sondage réalisé du 6 au 9 janvier par Harris interactive pour la Fnars, 85 % des Français estiment que les candidats à l'élection présidentielle de 2012 devraient faire de la lutte contre la précarité une priorité.